Nice-Matin (Cannes)

Leclerc, l’autre enfant du pays

Le plus français des Monégasque­s rêve de décrocher son premier succès en F1 sur le circuit du Castellet. À quelques kilomètres de Brignoles, où il a débuté sa carrière en karting il y a 18 ans

- VINCENT WATTECAMPS

L’an dernier, pour son premier GP de France avec Alfa Romeo, trois journalist­es à peine étaient venus rencontrer Charles Leclerc avant les premiers essais. Cette semaine, ils étaient dix fois plus à s’entasser dans le motor-home de Ferrari. Le Monégasque, nouveau chouchou du paddock ? « C’est surtout parce que je porte du rouge, rigole le jeune pilote (21 ans). Et que la voiture permet de viser la victoire. »

« Je ne connais pas le nom des virages ! »

À défaut de Marseillai­se ,vu les performanc­es de Romain Grosjean et le manque de maîtrise de la Red Bull pour Pierre Gasly, les supporters français seraient tout heureux d’entendre l’Hymne monégasque demain soir. Ce serait une première. Et presque à domicile pour Charles Leclerc, qui a débuté le sport auto dans le Var : « J’ai commencé en karting à 3 ans et demi à Brignoles, à 40 kilomètres du Castellet. Du coup, beaucoup de gens pensent que je connais le Paul-Ricard, mais pas tant que ça. Je ne connais d’ailleurs même pas le nom des virages ! »

Cela ne l’a pas empêché de briller, hier, lors des séances d’essais libres. Il a pris la troisième place des deux sessions derrière les Mercedes d’Hamilton et

‘‘ Bottas et devant son co- équipier Vettel. Enchaînant les tours de circuit, le Monégasque a cherché à prendre la pleine mesure de sa Ferrari, qui a connu quelques modificati­ons sur les ailerons depuis le Grand Prix du Canada il y a quinze jours. « Nous avons apporté des améliorati­ons sur l’aérodynami­sme. On sait que ce sera difficile pour nous ici par rapport au GillesVill­eneuve (circuit du GP du Canada) car les virages nous conviennen­t moins. Mais nous n’avons plus de temps à perdre si on veut rattraper les Mercedes. » Pourtant point de pression sur les épaules de Charles, qui cultive la zénitude et semble savoir au fond de lui que son avenir sera rose. Son échec à Bahreïn – alors en tête, il avait dû laisser filer la victoire à cause d’un problème moteur – et sa mésaventur­e en Chine – son écurie lui avait demandé de laisser passer Vettel – sont derrière lui. Leclerc regarde toujours devant. Et voit donc encore une fois le cul des Mercedes, qui ont déjà frappé un grand coup (lire par ailleurs).

Travail sur les détails

J’adore l’idée de gagner ici. C’est un plaisir de courir sur cette piste”

Même si rien n’est joué et que la journée d’hier servait surtout à préparer les qualificat­ions d’aujourd’hui, la dernière séance d’essais libres ce midi sera décisive pour lui. « C’est un point que je dois travailler. Entre la FP3 («free practice 3 », troisième séance d’essais libres) et les qualificat­ions, la piste évolue beaucoup. C’est un paramètre que je dois prendre plus en compte. Ce n’est pas quelque chose de forcément évident des tribunes, mais la piste change beaucoup. » Habité par un surplus de motivation et pris en main par les ingénieurs italiens – « je me doutais qu’en signant chez Ferrari, on travaillai­t tout en détail, mais pas à ce point ! » –, Charles Leclerc s’imagine bien monter sur le podium. Et plus si affinités. « J’adore l’idée de gagner ici ! C’est un plaisir pour moi de courir sur cette piste, devant mes amis et ma famille. » De là-haut, son pote Jules Bianchi doit lui aussi piaffer d’impatience. D’un enfant du pays à un autre...

 ?? (Photos Patrick Blanchard/Luc Boutria/Dominique Leriche) ?? Le Monégasque a réussi ses premiers essais libres hier. Mais il faudra qu’il s’accroche s’il veut espérer battre les Mercedes demain.
(Photos Patrick Blanchard/Luc Boutria/Dominique Leriche) Le Monégasque a réussi ses premiers essais libres hier. Mais il faudra qu’il s’accroche s’il veut espérer battre les Mercedes demain.
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