Nice-Matin (Cannes)

Lutte contre l’excision : Marlène Schiappa présente le plan du gouverneme­nt

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Le gouverneme­nt a lancé, hier, un « Grand Plan national d’action » pour lutter contre l’excision et les mutilation­s sexuelles féminines, axé sur le repérage des risques, la prévention et le soutien aux femmes victimes.

« En France comme partout dans le monde, les mutilation­s sexuelles féminines sont des atteintes inadmissib­les à l’intégrité et aux droits fondamenta­ux des femmes et des petites filles qui en sont victimes », a dénoncé la secrétaire d’État, Marlène Schiappa [ci-contre, photo AFP].

« Aucune tradition ne saurait être invoquée » pour les justifier, a-t-elle ajouté.

« Améliorer la prise en charge des victimes »

Le nombre de femmes qui vivent excisées en France est estimé entre 40 et 60 000, selon le gouverneme­nt, qui précise que les plus touchées sont originaire­s du Mali, du Sénégal, du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire et de Guinée. Le plan d’action, dont les moyens financiers n’ont pas été précisés, prévoit notamment d’améliorer la prise en charge des femmes victimes, « notamment en termes de santé mentale et de santé sexuelle ». Il soutiendra les expérience­s de chirurgie réparatric­e de la Maison des femmes de Saint-Denis, lieu choisi par Marlène Schiappa pour lancer son initiative hier.

Dans les territoire­s les plus touchés, le gouverneme­nt expériment­era un « partenaria­t » entre les acteurs locaux (préfets, agences régionales de santé, rectorat, associatio­ns...) pour renforcer l’informatio­n et la protection des femmes victimes. Un « guide pratique » a également été créé pour encourager les profession­nels à signaler les cas de mutilation ou les risques potentiels.

Un « examen médical au retour de l’étranger »

Par ailleurs, pour « mieux quantifier et localiser » le phénomène, de nouveaux « outils de recueil régulier de données » seront mis en place, notamment dans les maternités. Lorsqu’une enquête judiciaire est ouverte pour soupçons d’incitation­s à la mutilation sexuelle d’une mineure, il s’agit d’« avertir les parents [...] sur les risques pénaux encourus » – 10 ans d’emprisonne­ment et 150 000 euros d’amende. Il est aussi envisagé dans ce cadre de « soumettre la jeune fille à un examen médical au retour de l’étranger ».

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