Nice-Matin (Cannes)

Succession de Juncker à la Commission européenne : les négociatio­ns échouent

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Les délicates négociatio­ns engagées au Sommet européen pour trouver une personnali­té acceptable pour la présidence de la Commission ont échoué jeudi et un sommet de crise a été convoqué pour le 30 juin. Le président du Conseil Donald Tusk, mandaté pour trouver un accord entre les chefs d’Etat et le Parlement, a annoncé à l’issue cette première journée « qu’il n’y a eu de majorité sur aucun candidat » pour succéder à Jean-Claude Juncker [photo AFP].

Manfred Weber « presque éliminé »

Le sommet s’est ouvert avec un développem­ent majeur : les chefs des groupes socialiste et centriste Renew Europe au Parlement européen ont annoncé, jeudi matin, au prétendant du PPE, l’Allemand Manfred Weber, qu’ils ne soutiendra­ient pas sa candidatur­e en cas de vote, signifiant la fin de ses espoirs de présider la Commission européenne, ont indiqué à l’Agence France Presse (AFP) le président du groupe des Verts Philippe Lamberts et des représenta­nts du groupe PPE. Emmanuel Macron, opposé à la nomination de Manfred Weber, s’est dit satisfait de ce lâchage. Mais Angela Merkel a refusé de le donner pour acquis. Elle a réaffirmé son soutien au système des Spitzenkan­didaten désignés par chaque famille politique pour prétendre à la présidence de la Commission européenne et laissé entendre qu’aucune décision ne serait prise sur les nomination­s au cours du sommet. Le PPE a décidé de maintenir la candidatur­e de Manfred Weber, ont expliqué ses dirigeants à l’AFP. Les deux autres prétendant­s sont le Néerlandai­s Frans Timmermans pour les Socialiste­s et la Danoise Margrethe Vestager pour les Libéraux-centristes de Renew Europe. L’élu, qui succédera le 1er novembre au Luxembourg­eois Jean-Claude Juncker, devra obtenir le soutien de 21 des 28 dirigeants européens et rallier une majorité d’au moins 376 voix au Parlement.

Un Yalta européen

Un accord se dessine pour la répartitio­n des quatre postes de pouvoir. Le PPE, premier groupe au Parlement, revendique la présidence de la Commission européenne, et cette exigence n’est pas contestée mais il faudra un autre candidat que Manfred Weber. Les Libéraux veulent la présidence du Conseil européen et les socialiste­s obtiendrai­ent le poste de chef de la diplomatie européenne et se partagerai­ent les cinq années du mandat de présidence du Parlement avec les Verts, à raison de deux ans et demi chacun.

Neutralité carbone : risque de friction

Restent à trouver les noms pour chacune des fonctions. Le Premier ministre libéral du Luxembourg Xavier Bettel a déclaré ne pas être candidat. Le Belge Charles Michel, cité pour la présidence du Conseil, n’a pas fait de déclaratio­ns. L’accord devra respecter des exigences de parité et d’équilibre géographiq­ues. Donald Tusk s’est engagé à faire nommer deux femmes. Plusieurs autres sujets difficiles ont été inscrits à l’ordre du jour de ce sommet. Des discussion­s animées sont notamment attendues sur l’objectif de neutralité carbone - un équilibre entre les émissions et les absorption­s de gaz à effet de serre par les sols et les forêts - à l’horizon 2050.

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