FOOTBALL Diani, Havre de paix
Muette depuis le début du tournoi, l’attaquante du PSG espère trouver l’ouverture, dans un stade Océane où elle avait inscrit un doublé en janvier
Imiter Eugénie Le Sommer, Wendie Renard ou Valérie Gauvin, buteuses durant la phase de groupes. Kadidiatou Diani en rêve, et d’autant plus à l’approche d’un huitième à la vie à la mort, demain au Havre face au Brésil. L’attaquante des Bleues a empilé les buts durant la préparation. En 2019, personne n’a plus marqué qu’elle sous le maillot bleu (6 réalisations), mais la panne sèche l’a rattrapée depuis l’ouverture du Mondial. Positionnée en pointe contre la Corée du Sud et lors de son entrée contre le Nigeria, ou animatrice du couloir droit face à la Norvège, la Parisienne de 24 ans (50 capes) semble payer sa polyvalence et son changement de poste d’un match à l’autre.
Echouafni : « Encore très très loin de son meilleur niveau »
Réserve oblige, pour ne froisser personne, elle refuse d’indiquer en public quelle position a sa préférence, mais l’enfant des Combattants, cité de Vitry-sur-Seine, se régale davantage sur le côté en ce début de tournoi. Elle en a fait la preuve en étant diabolique face aux Norvégiennes, surtout en première période, pour sa prestation la plus aboutie de cette Coupe du monde. Et c’est dans ce rôle que Corinne Diacre pourrait l’utiliser demain soir. Delphine Cascarino, sa concurrente à droite, n’a pas marqué des points contre la Corée et le Nigeria, lorsqu’elle a, à chaque fois, débuté les rencontres. De son côté, Gauvin mènerait l’attaque tricolore, forte de ses 11 buts en 22 sélections. Si ce schéma se confirme, Diani peut-elle débloquer son compteur ‘‘buts’’ face à la Seleçao, dans un stade à guichets fermés (25000 billets vendus) ? Y croire n’est pas proscrit, même si c’est en qualité d’attaquante axiale qu’elle a planté la majorité de ses dix buts en sélection. La joueuse la plus chère de l’histoire du championnat de France (débauchée par Paris à Juvisy contre 150 000€ en 2017) traverse, en réalité, ces périodes creuses qui polluent, parfois, la trajectoire des joueuses en progression. Même si ‘‘Kadi’’ vient de boucler la saison la plus riche de sa carrière sur le plan statistique (13 buts et 11 passes en 19 matchs de D1), elle doit se montrer plus égoïste par séquences et prendre davantage sa chance. Son coach au PSG, Olivier Echouafni, ne disait pas autre chose, au début du mois, dans un documentaire diffusé sur TMC. « Elle est encore très très loin de son meilleur niveau, expliquait le Mentonnais, au sujet d’une joueuse saluée pour sa capacité à répéter les efforts. Elle doit être encore plus concentrée dans son jeu et surtout dans la finition. Si elle a un point faible, ce serait son pied gauche. »
La Francilienne doit également continuer à s’extérioriser et à chasser cette timidité qui lui nuit. Malgré des avancées significatives ces derniers mois, comme l’a constaté Laure Boulleau, coordinatrice sportive au PSG féminin.
« Kadi avait besoin de se lâcher, expose l’ex-internationale (65 capes). Il y a peu, sa timidité se voyait dans son jeu, elle jouait avec le frein à main. Cette saison, elle a certainement débloqué quelque chose en elle. C’est ce qui fait qu’elle ose plus. Je la vois évoluer dans sa communication, sur les réseaux sociaux, et ça lui fait du bien. Elle n’est pas totalement introvertie. Ce n’est pas la dernière à faire la folle dans le vestiaire. Elle sait être drôle. »
Pas sûr que les Brésiliennes, elles, se marrent.