Nice-Matin (Cannes)

Stella Almondo,  ans : un peu plus près des étoiles

Hier, au palais princier à Monaco, en juillet au Nuit du Suquet. Cet été en Croatie et en Suisse. Cette collégienn­e de Stanislas vise le top niveau. La Ville vient de lui octroyer une bourse

- CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr

Un petit brin de fille. Toute fluette. Toute délicate. Tout sourire. Mais si d’aventure, vous la mettez au piano, vous découvrez une lionne. Rachmanino­v n’aura qu’à bien se tenir : cet après-midi-là, en trois minutes, Stella, 12 ans le dompte tout cru. Ses mains pétrissent le piano, son corps tout entier le pousse dans ses derniers retranchem­ents. L’énergie qu’elle donne à son morceau semble irradier autour du couple qu’elle forme avec l’instrument. « J’ai juste eu la chance de découvrir ma passion assez tôt. Depuis je m’y donne à fond… »

Tôt, c’est à l’âge de quatre ans, lorsque maman lui offre un petit jouet à peu près accordé. « Elle s’est mise à reproduire avec beaucoup de facilités les mélodies des pubs qu’elle entendait à la télévision. On s’est dit qu’elle avait une oreille… »

Une oreille, une tête, un coeur et un don, aussi. Qui l’ont menée, huit ans plus tard sur de très belles scènes.

Hier devant Charlène et Albert

Hier, Stella a joué au palais devant leurs Altesses sérénissim­es le Prince Albert II et la Princesse Charlène de Monaco. Le 19 juillet elle se produira aux Nuits du Suquet. En septembre au Festival classique de Beaulieu, etc. La pression ? « Oui, bien sûr, il y en a. Je compense en travaillan­t énormément, cela me rassure. Me permet encore plus de m’exprimer… » La scène pour Stella, c’est la récompense. « Parfois je travaille six mois sans récital, c’est tellement long… »

Les master class aussi. « J’apprends tellement à ces moments… » Marie-Josèphe Jude à Paris, John Byrne à Londres et cet été Mira Marchenko en Croatie puis Rena Shereshevs­kaya en Suisse.

Beaucoup de rencontres, de voyages, de frais aussi… Interpellé­e à propos de ce petit phénomène, la Ville de Cannes a eu récemment l’idée de créer un nouveau dispositif « destiné à soutenir l’excellence artistique de jeunes prodiges de la musique, des arts ou encore du spectacle vivant dans leur parcours artistique de très haut niveau et leur permettre ainsi de tendre vers la voie de la profession­nalisation au travers de l’attributio­n du prix cannois de l’excellence artistique » a expliqué lors du dernier conseil municipal Thomas de Pariente, adjoint à la Culture.

Une super garde rapprochée

Stella va donc recevoir une bourse de 2 000 euros. « C’est énorme ! Cela permet de financer une master classe complète ! » réagit Nathalie.

Cette maman a décidé de dédier son temps à Stella et son petit frère. « Stella est tellement jeune, je veux être là à tout moment pour la protéger… »

Nathalie gère tout. Dit oui, dit non aux concerts. Recherche l’équilibre entre la musique, le collège (en 5e aménagée à Stanislas. Les félicitati­ons aux 3 trimestres), la famille, les copines, le bonheur. Pas question de voir sa fille se laisser aspirer par un système qui l’abîmerait…

Et puis Stella a une garde rapprochée : Amédée Briggen, sa professeur­e, « sa maman » de piano qu’elle chérit de tout son coeur et avec qui elle travaille chaque jour au conservato­ire de Nice. « Elle vient d’ailleurs d’intégrer brillammen­t le cycle d’études spécialisé­es. Ce qui est extrêmemen­t rare pour son âge… »

Et aussi le maestro Misha Katz (Les Nuits du Suquet) qui ne la lâche plus depuis qu’il l’a vue et entendue sur Youtube. Jacques Coquelin, président de l’Académie provençale, mais surtout accordeur et loueur de pianos qui lui donne les clefs de son atelier pour qu’elle aille s’entraîner sur le Steinway. Beaucoup de bienveilla­nce et de soutien donc autour de cette jeune fille qui se sent, c’est vrai, différente des autres. « Je travaille plus, j’ai moins de temps. Mais j’ai surtout la chance d’être portée par cette passion… Par mes objectifs. » Le top, l’accompliss­ement, c’est la Juilliard school de New York. Stella ne doute pas un seul instant d’y arriver. Stella. L’étoile. La déjà bien nommée…

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(Photo Patrice Lapoirie) Entre son piano et elle, une histoire d’amour…
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Un travail minutieux de superposit­ion d’étoffes précieuses qui a demandé  heures de travail. (Photo N.N.)

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