Nice-Matin (Cannes)

L’Iran agite la menace d’un embrasemen­t régional

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L’Iran a averti hier les États-Unis que la moindre attaque contre son territoire aurait des conséquenc­es dévastatri­ces pour leurs intérêts dans la région, après que le président américain a annulé à la dernière minute des frappes de représaill­es contre la République islamique.

Quelques jours après avoir annoncé le démantèlem­ent d’un « nouveau réseau » d’espions et de « nouvelles recrues des Américains » liées à la CIA, l’Iran a par ailleurs annoncé dans la journée l’exécution pour « espionnage » d’un prestatair­e du ministère de la Défense. Jalal Haji Zavar avait été condamné par un tribunal militaire pour espionnage au profit de la CIA, selon l’agence semi-officielle Isna.

Hier, Donald Trump, qui alterne déclaratio­ns martiales et appels au dialogue depuis plusieurs semaines, a assuré dans un tweet que si les Iraniens renonçaien­t à leur programme nucléaire, il deviendrai­t leur « meilleur ami ». Mais en dépit des affirmatio­ns répétées des États-Unis et de l’Iran selon lesquelles ils ne cherchent pas la guerre, la tension n’a cessé de monter entre les deux pays et la multiplica­tion

des incidents dans le Golfe fait craindre un embrasemen­t.

Une réunion du Conseil de sécurité demain ?

« Tirer une balle en direction de l’Iran mettra le feu aux intérêts de l’Amérique et de ses alliés » dans la région, a déclaré hier à l’agence Tasnim le général de brigade Abolfazl Shekarchi, porte-parole de l’état-major conjoint des forces armées iraniennes. Dans le même temps, le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a publié sur son compte Twitter une carte reprenant notamment, selon lui, le parcours détaillé du drone de l’US Navy abattu jeudi par l’Iran, à l’origine de ce nouvel accès de fièvre entre les deux pays : Téhéran affirme disposer de « preuves irréfutabl­es » montrant que le drone était entré dans son espace aérien et a déposé une plainte à l’ONU, tandis que Washington affirme que l’aéronef a été touché dans l’espace aérien internatio­nal.

Les États-Unis ont demandé la tenue demain d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU, selon des sources diplomatiq­ues. L’Iran a elle annoncé avoir convoqué hier le chargé d’affaires des Émirats arabes unis – pays d’où avait décollé le drone – pour protester « fermement » contre «lamise à dispositio­n de forces étrangères d’installati­ons en vue d’une agression » contre l’Iran.

De son côté, Londres a annoncé que son ministre d’État chargé du MoyenOrien­t, Andrew Murrison, serait aujourd’hui à Téhéran pour plaider en faveur d’« une désescalad­e urgente ».

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(Photo AFP) Hier, Donald Trump a continué à souffler le chaud et le froid envers Téhéran.

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