La Norvège, c’est fou !
Les Scandinaves ont souffert, mais se sont qualifiées aux tirs au but pour les quarts de finale de la Coupe du monde aux dépens de l’Australie hier soir à l’Allianz Riviera, devant spectateurs.
Le sélectionneur australien Ante Milicic avait prévenu en préambule de ce 8e de finale. Ses joueuses allaient « être proactives » et les lacunes défensives de son groupe, entraperçues en phase de poule, compensées par la possession du ballon et un allant offensif permanent. C’est ce qu’il s’est passé durant quasiment trente minutes. Entrées admirablement dans la partie, en témoigne l’énorme occasion de la capitaine Sam Kerr à 25 secondes de jeu, les Matildas ont longtemps étouffé le bloc norvégien et donné le tournis à la charnière de Chelsea Mjelde – Thorisdottir grâce à quelques mouvements collectifs bien sentis.
Mais la fougue australienne s’est petit à petit étiolée, endormie par le faux rythme imposé par la Norvège. Les expérimentées joueuses de Martin Sjögren n’avaient aucun intérêt à ce que ce match devienne fou et ont parfaitement géré leur montée en puissance, se contentant d’abord de bien défendre et d’envoyer en mission leur trio d’attaque Reiten - Herlovsen Graham Hansen ensuite.
Jusqu’au bout de la nuit
L’Australie a ensuite laissé la possession à ses adversaires. Et beaucoup plus friable sans le ballon, elle a été piégée, lorsque la numéro 9 norvégienne, lancée en profondeur par Saevik et oubliée par la défense, a crucifié Williams d’une frappe imparable (1-0, 30’). Les Matildas ont bien cru revenir dans la partie un quart d’heure plus tard mais madame Hussein a annulé le penalty qu’elle venait de siffler pour une main de Thorisdottir, après utilisation de la VAR. Puis une seconde fois, en seconde période, quand la capitaine Sam Kerr, qui avait marqué d’une frappe rageuse, a été signalée hors-jeu (60’). Alors qu’une qualification en quart semblait de plus en plus évidente, la défense nordique s’est totalement trouée et le ballon tiré par Kellond-Knight sur un corner rentrant s’est frayé un chemin jusqu’au but (1-1, 83’).
Les prolongations auraient pu être évitées si, dans le temps additionnel, le magnifique enroulé de Graham Hansen, longtemps incertaine mais meilleure joueuse du match hier, n’avait pas échoué sur le poteau de Hjelmseth, frôlant la ligne de but sans jamais passer du bon côté. La chance semblait avoir tourné, car à onze contre dix après l’expulsion de Kennedy (104’), les Norvégiennes auraient pu jouer toute la nuit sans marquer. L’issue de cette chaude soirée niçoise allait se jouer aux tirs aux buts. Et dans ce match fou, au bout de la nuit, les Scandinaves s’en sont finalement sorties. Irrationnel, on vous dit.