RETRAITES : 62 ANS AU LIEU DE
Une retraite à taux plein à ans et un système universel : c’est ce que préconise Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites. Dans ses propositions, diversement appréciées, figure également une hausse des petites pensions. Notre déc
Inciter « au prolongement de l’activité » avec un « âge d’équilibre » de départ assorti d’un dispositif de décote-surcote : le hautcommissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye a dévoilé hier ses préconisations, diversement accueillies, pour le futur « système universel » promis par Emmanuel Macron. Ce système par points doit être mis en place en 2025. Il remplacera les 42 régimes de retraite actuels, actant la disparition des régimes spéciaux, selon les préconisations que Jean-Paul Delevoye a remises au Premier ministre Edouard Philippe.
■ Pourra-t-on toujours partir àans ?
Les assurés pourront « toujours » partir à la retraite à l’âge légal de 62 ans, mais avec le dispositif de décotesurcote, il s’agit d’inciter « au prolongement de l’activité » pour garantir l’ « équilibre du système ».
Le haut-commissaire préconise que l’ « âge d’équilibre » , ou « âge du taux plein » permettant une retraite complète, devienne « le même pour tous », alors qu’« aujourd’hui il est compris entre 62 et 67 ans en fonction de la durée travaillée ».
■ Pourquoi doit-on atteindre l’âge de ans ?
L’ « âge d’équilibre », qui sera fixé à 64 ans pour la génération née en 1963, la première concernée par cette réforme, devra évoluer « comme l’espérance de vie ».
Ceux qui partiront avant cet âge pivot verront le rendement de leur retraite diminuer de 5 % par année d’écart, quand ceux qui prolongeront leur activité bénéficieront d’un rendement majoré de 5 % par an.
Il n’y aura pas de mesures budgétaires à court terme mais un engagement de «réfléchir aux moyens de parvenir à l’équilibre en 2025 » ,a assuré le haut-commissaire.
■ Quel sera le montant du minimum retraite ?
Parmi ses autres préconisations, Jean-Paul Delevoye propose un minimum de retraite égal à 85 % du Smic net, contre 81 % pour les salariés et 75 % pour les agriculteurs actuellement.
■ Quid des pensions de réversion et des enfants à charge ?
Le haut-commissaire souhaite que les pensions de réversion versées aux conjoints survivants, le plus souvent des femmes, leur assurent 70 % du total des retraites perçues par le couple.
Il suggère aussi de majorer les droits à la retraite de 5 % par enfant dès la première naissance, contre 10 % actuellement pour les parents de trois enfants et plus. pour les carrières longues Un départ à la retraite «anticipé » restera possible pour les assurés aux carrières longues, métiers pénibles ou « les militaires et fonctionnaires ayant des fonctions dangereuses ». « Chaque jour travaillé permettra d’acquérir des points », note le haut-commissaire, qui juge ce nouveau système « plus juste » car « un euro cotisé vaudra les mêmes droits pour tous ».
■ La valeur du point pourra-t-elle baisser ?
Jean-Paul Delevoye assure que le « niveau des retraites sera sécurisé dans le temps » car «la valeur du point ne pourra pas baisser » et sera revalorisée en fonction de « l’évolution des revenus moyens en France, plus favorable que l’inflation ». Les pensions resteront revalorisées selon l’inflation.
■ Quand le système entrera-t-il en vigueur ?
La transition vers le système unique sera progressive et les évolutions « seront achevées environ 15 ans après l’entrée en vigueur du système ».
Ce régime unifié, « c’est la reconnaissance du travail, la valorisation du travail », a estimé Jean-Paul Delevoye. Cela « permet de répondre aux parcours heurtés, aux longues études ».
Son rapport devrait servir de base au projet de loi sur les retraites, maintes fois repoussé. Une « deuxième phase de concertation s’ouvre à partir de maintenant » afin de « définir les conditions de la transition vers ce système-cible », a assuré la ministre des Solidarités Agnès Buzyn au Sénat. Les organisations syndicales et patronales seront de nouveau reçues à partir de la semaine prochaine. « Le Premier ministre tirera les enseignements de cette première série de réunions bilatérales », a indiqué Matignon. Les préconisations du haut-commissaire ont d’ores et déjà reçu un accueil mitigé des partenaires sociaux (lire ci-dessous).