Cagnes : la dernière rando de Marina Protzenko
Marina Protzenko s’est tuée lundi sur un sentier de randonnée en Italie. Elle avait cinquante-huit ans. Partie l’avantveille pour un trek de quinze jours, cette habitante du Cros-de-Cagnes avait quitté le matin le refuge des Rabuons, dans le Mercantour, et devait en rejoindre un situé à Vinadio, sous le col de la Lombarde. Elle n’y est jamais arrivée. Ayant rencontré en chemin le mauvais temps, prise notamment dans un orage de grêle, la randonneuse avait tenté à quatre reprises d’appeler les secours. Sans succès, faute de réseau.
« Ma soeur était partie seule car, deux mois après le décès de notre mère, elle avait besoin de faire le point et de méditer », témoigne sa soeur Katia, bouleversée après avoir dû reconnaître le corps sur place, dès mardi. Marina Protzenko, qui avait pratiqué le sport à haut niveau, et continuait à marcher beaucoup, n’était pas du genre à partir sans équipement adapté. Que s’est-il passé ? « Sur le carnet de route qu’elle tenait, ma soeur avait indiqué qu’elle pensait atteindre Vinadio dans l’aprèsmidi. ‘‘Enfin… je l’espère’’, avait-elle ajouté. » Vers 19 h, n’ayant pas de nouvelles, une amie avait donné l’alerte, ce qui avait déclenché l’envoi de secours importants. L’hélicoptère
n’avait malheureusement pas réussi à se poser en raison d’un vent fort. Deux CRS spécialisés dans les interventions en montagne avaient cependant été mobilisés durant toute la nuit. Ce n’est donc qu’au matin du mardi que le corps sans vie de Marina Protzenko devait être localisé par des secouristes italiens. « Après avoir franchi un col à 2 500 m, ma soeur s’est peut-être égarée à cause d’une mauvaise visibilité. Elle a probablement rampé, s’étant écorché les genoux, avant de mourir d’hypothermie dans la nuit. »
Elle avait été élue à La Gaude
Marina Protzenko, ex-basketteuse au Cavigal, à Nice, puis à RoquebruneCap-Martin et enfin à Chalon-surSaône, était membre des clubs d’escalade et de kayak de Cagnes-surMer. Éducatrice spécialisée, elle travaillait depuis de nombreuses années au Sessad de Carros, pour l’Association des PEP, auprès d’enfants en difficulté. Et résidait donc au Cros-de-Cagnes avec sa compagne, Christine Lemaguer, après avoir vécu à La Gaude où elle avait été conseillère municipale, dans les rangs de l’opposition.
Ses proches évoquent son caractère enjoué, son ouverture d’esprit, son humanisme et un grand talent à fédérer, à entraîner les autres dans des projets très divers.
Ses obsèques auront lieu le mercredi 24 juillet, à 15 h, au crématorium de Nice.