Nice-Matin (Cannes)

Yeah, yeah, Yates !

Vainqueur de renom hier dans les Pyrénées, Simon Yates a relégué les favoris à près de dix minutes. Après s’être neutralisé­s, ceux-ci vont s’expliquer à distance sur le CLM individuel du jour

-

Les favoris derrière, le vainqueur de la Vuelta devant : le Britanniqu­e Simon Yates, hors-jeu pour le classement général, s’est adjugé la 12e étape du Tour de France, hier à Bagnèresde-Bigorre, à l’entame des Pyrénées. Sans conséquenc­e pour le maillot jaune de Julian Alaphilipp­e. S’il est l’un des grands noms du peloton, Simon Yates joue un rôle secondaire depuis le départ de Bruxelles. C’est à ce titre qu’il a obtenu la mansuétude des coureurs du classement général, qui se sont préservés à la veille de l’unique contrela-montre individuel à Pau (27,2 km, lire en page suivante).

Alaphilipp­e respire

« J’attendais des attaques mais finalement ça n’est pas arrivé, et ce n’est pas plus mal », s’est réjoui Alaphilipp­e, qui sera habillé de jaune cent ans, jour pour jour, après la création du mythique maillot. Peyresourd­e et la Hourquette d’Ancizan, les deux premiers cols pyrénéens, classés en première catégorie, ont servi de simple galop d’essai. Le mieux classé des membres de l’échappée-fleuve d’une quarantain­e de coureurs (Van Avermaet) était pointé à près d’un quart d’heure ! Pour gagner sur le Tour, une « première » pour lui à sa quatrième participat­ion, Yates, 26 ans, a dû régler au sprint deux solides coureurs, l’Espagnol Pello Bilbao, deux fois vainqueur d’étape sur le dernier Giro, et l’Autrichien Gregor Mühlberger, qui avait inquiété Alaphilipp­e sur le Dauphiné (photo-finish).

« La seule opportunit­é »

« Je n’étais pas super confiant dans ce sprint. J’ai décidé d’y aller dans le dernier virage. Je suis très fier de ce que j’ai fait », a savouré le Britanniqu­e de Mitchelton­Scott, venu sur le Tour avant tout pour aider son frère jumeau Adam, 4e du Tour 2016 et 7e au général. « Mais, aujourd’hui (hier), je pouvais jouer ma carte personnell­e, c’est sans doute la seule opportunit­é que je pouvais avoir dans ce Tour »,a ajouté le vainqueur, qui s’est souvent relevé dans la fin des étapes de la première partie du Tour au point d’occuper au départ de Toulouse la... 97e place, à plus d’une heure du maillot jaune. À Bagnères-de-Bigorre, après 209,5 kilomètres, les premiers poursuivan­ts sont arrivés avec un retard approchant 1’30’’. Quant au peloton, encore très compact pour une étape de montagne lancée tambour battant (50,6 km dans la première heure), il a franchi la ligne à plus de neuf minutes et demie du vainqueur. Au pied de Peyresourd­e, son retard s’élevait déjà cinq minutes. Il a continué à grandir sur les pentes sinueuses de la Hourquette d’Ancizan, où Yates a provoqué la sélection dans le groupe de tête sans pouvoir décrocher Mühlberger.

Au sommet du col, les deux hommes ont basculé avec quelques secondes d’avance sur Bilbao, qui est revenu dans les premiers virages de la longue descente. Le trio s’est disputé la victoire 30 kilomètres plus loin. Au profit de Simon Yates, qui a suivi l’instructio­n de son directeur sportif lui enjoignant de sortir en tête du dernier virage, à moins de 200 mètres de la ligne.

Un anniversai­re à honorer

« C’est une journée de plus ,a apprécié Alaphilipp­e. Je vais prendre le départ d’un contrela-montre du Tour de France en jaune, c’est quelque chose que je n’imaginais pas. » « J’ai reconnu le parcours, il est exigeant, il me correspond plutôt bien », a ajouté le Français, qui partira avec un avantage de 1’12’’ sur le tenant du titre, le Gallois Geraint Thomas. « Il faut avoir les jambes mais je peux limiter la casse et essayer de garder le maillot. C’est vallonné, technique, et j’aurai la motivation supplément­aire du maillot jaune. Je ne vais pas m’occuper des autres, je vais me faire le plus mal possible. »

L’objectif ? Garder le maillot jaune en ce jour anniversai­re que le Tour honorera en début de soirée, en présence du président de la République. À Pau, Alaphilipp­e a rendez-vous avec l’histoire de la Grande Boucle.

 ?? (Photos AFP) ?? Simon Yates a devancé au sprint ses compagnons d’échappée, l’Autrichien Mühlberger et l’Espagnol Bilbao.
(Photos AFP) Simon Yates a devancé au sprint ses compagnons d’échappée, l’Autrichien Mühlberger et l’Espagnol Bilbao.

Newspapers in French

Newspapers from France