« Cet arrêté ? Dommage pour tout le monde... »
Aucun accident. Juste de la casse matérielle. Et pourtant, hier, le couperet est tombé lors de la réunion sécurité propreté qui s’est déroulée à l’hôtel de ville d’Antibes. Le maire Jean Leonetti l’a clairement annoncé : un arrêté municipal cible les kartings électriques à Juanles-Pins. Une décision qui freine l’activité de Watstuff, boutique de la rue Gallice, offrant à la location ces joujoux high-tech depuis un mois.
Contacté hier après-midi, le gérant de la boutique, Hama Rahal, a appris par notre rédaction la volonté du premier magistrat.
Pas de recours
Même s’il connaissait bien évidemment le flou juridique autour de l’exploitation de ces engins – au même titre que les trottinettes (voir encadré) –, le propriétaire était loin d’imaginer que les choses tourneraient de cette manière… « Non, on ne m’avait pas prévenu en amont qu’une telle décision pouvait être prise. D’autant plus que l’on a pas mal travaillé avec la police municipale. En bonne entente et bonne intelligence. On a beaucoup discuté, on s’est davantage axé sur un travail de prévention. Il n’y avait pas un climat de répression justement », affirme le gérant en remballant aussitôt les engins trônant devant sa vitrine. Et ce, même si le texte officiel n’est pas encore paru. « Je ne vais pas me battre », lance-t-il tout de go, ne désirant pas alimenter la polémique.
Un recours ? Non, il ne veut pas jouer cette carte-là. Pour autant, Hama Rahal souhaite engager un dialogue avec les services municipaux : « Pour cette saison, c’est fini. Mais en septembre je souhaiterais proposer une réflexion autour d’un espace dédié. »( voir encadré)
Et l’été prochain ?
Quid de l’impact financier ? Sans langue de bois, le gérant l’annonce clairement : « Ce n’est franchement pas une question d’argent ici. Attention, je ne dis pas que je suis le Père-Noël ! Mais mon activité première c’est grossiste. Ici je fais 10 % de mon chiffre d’affaires, c’est un plus. » Concernant son ressenti, il évoque une « déception »: « C’est dommage pour tout le monde, pour les gosses surtout. » Conscient de la possible interprétation de ses arguments, le gérant précise : « Attention, je ne parle pas de la déception des enfants pour activer le levier de l’émotion. » Il dresse un constat après un mois d’activité à toute berzingue (voir ci-contre ):« Depuis que l’on loue des karts, on a tous les soirs énormément d’enfants. Pourquoi ? Parce qu’en soirée, les activités des adultes les ennuient. Quand on est un gosse et que les parents vont boire un verre pour discuter, ce n’est franchement pas amusant. »
Du coup, Watstuff est devenu le repère des minots : « Les parents savent que leur enfant va s’occuper, s’amuser. Et eux, ils vont boire un verre à côté. Voilà. Après, il y a aussi des parents qui accompagnent leur enfant durant la location et sont constamment avec eux. Chacun agit différemment. » Mais qu’importent les comportements, tout le monde se retrouve désormais logé à la même enseigne : les karts doivent désormais être rangés au garage. Mais pour combien de temps ?