Nice-Matin (Cannes)

Le Tignet : les locataires menacent la propriétai­re d’une arme

- J. S.

Mécontent pour un motif futile, le couple n’a pas hésité à employer la manière forte. La propriétai­re d’une maison au Tignet, lotie d’une dépendance qu’elle louait depuis plusieurs mois, avait été victime d’une expédition punitive, le 29 juillet dernier. Une querelle de voisinage qui aurait pu mal tourner au vu des circonstan­ces.

Pour un motif futile, sa locataire, accompagné­e de son petit ami Johan B., un Antibois de 26 ans, se rendait sur les lieux. Le contentieu­x portait sur des objets du quotidien, un cadenas, un casque de moto empruntés, non rendus au couple vengeur, rien de très palpitant. Par contre, le jeune homme s’était muni d’une arme de poing pendant l’altercatio­n, un pistolet type SAPL GC 27. Après des menaces verbales, peut-être insuffisam­ment convaincan­tes à ses yeux, il tirait un coup de feu en l’air.

Des armes au domicile du prévenu

« C’était pour intimider Madame », comme le dira Johan en comparutio­n immédiate devant le tribunal correction­nel de Grasse, à la suite de la plainte de la victime. Un climat délétère régnait depuis de nombreuses semaines, sur fond d’embrouille amoureuse, la locataire étant l’ex-petite amie du propre fils de victime, la propriétai­re agressée. On retrouvera au domicile du prévenu perquisiti­onné l’arme de défense en question, une autre arme à air comprimé et une gazeuse.

« Je n’ai jamais pointé l’arme sur elle », se défendra-t-il, après le témoignage accablant de la victime présente à l’audience, en essayant de minimiser les faits. Elle révélait en effet à la barre : « Je lui ai dit : tu me menaces avec un flingue ? Il m’a répondu : toi et tes enfants. Tu vas finir làhaut ! Ils ont un gros chien, laissent les poubelles s’amonceler, le portail grand ouvert, je suis en insécurité chez moi. J’ai résilié le bail », dira la victime encore sous le choc de l’émotion, visiblemen­t traumatisé­e. Au chômage, mais avec une promesse d’embauche pour un travail saisonnier, des vendanges à l’automne en Bourgogne, Johan B. cumule trois mentions à son casier judiciaire pour port d’arme et usage de stupéfiant­s. Il avouera fumer un à deux joints par jour. Quant à sa compagne, elle n’avait pas hésité à faire une déposition « bidon » pour tenter de le disculper. Le procureur de la République requiert douze mois de prison dont 3 avec sursis mise à l’épreuve pendant 2 ans, interdicti­on d’entrer en contact avec la victime et mandat de dépôt. Aux intérêts de son client Me Sandrine Zepi rapporte qu’un «SMS menaçant ainsi rédigé par la victime à sa locataire “tu me rapportes le cadenas dans cinq minutes !”- démontre que l’on n’a pas affaire à une victime effrayée et une propriétai­re tourmentée par une peur chronique. »

Le tribunal reconnaîtr­a Johan B. coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamnera à douze mois de prison dont 3 avec sursis, mise à l’épreuve pendant 2 ans, interdicti­on d’entrer en contact avec la victime, interdicti­on de port d’armes, obligation de soins, interdicti­on du territoire de la commune du Tignet, et mandat de dépôt.

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