Tribaudini, GT puissance
Non content d’animer la course au titre national dans le baquet d’une Alpine A110 GT4, le Niçois découvre aussi cette saison le niveau supérieur en cravachant une Audi R8 GT3 outre-Rhin
Pour lui, les étés se suivent et ne se ressemblent pas. Tant mieux ! L’an dernier, à pareille époque, Stéphane Tribaudini était sur le point de tirer un trait sur sa fin de saison en FFSA-GT, faute d’avoir trouvé l’indispensable complément de budget. Aujourd’hui, le Niçois sacré champion de France Am 2017, dès sa première campagne à ce niveau, court carrément deux lièvres à la fois. Au printemps, il a d’abord rempilé dans l’Hexagone, partageant encore le volant d’une Alpine A110 de l’écurie gardoise CMR. Mais son nom figure aussi actuellement sur les classements de l’ADAC GT Masters germanique où il enclenche la vitesse supérieure
dans le baquet d’une Audi R8 GT3.
Prochain virage au Nürburgring
« Là, il s’agit d’un programme partiel », précise l’ambassadeur de l’ASA BTP. « L’écurie Aust Motorsport, qui cherchait à remplacer l’un de ses pilotes, m’a proposé de prendre le train en marche après la manche d’ouverture. L’étape d’Hockenheim étant fixée le même week-end que Magny-Cours (13-15 septembre, ndlr) ,je serai obligé de la zapper. Reste le Red Bull Ring, Zandvoort, deux virages déjà négociés, le Nürburgring, le week-end prochain, et la finale au Sachsenring. » Autant d’occasions d’affûter son coup de volant en se frottant aux meilleurs spécialistes de la discipline... « Le plateau n’a rien à envier aux Blancpain GT Series, ou presque », poursuit-il. «Là aussi, les pilotes ‘‘platinium’’ et ‘‘gold’’ se bousculent. Au moment de démarrer, franchement, une certaine appréhension me tenaillait. Je craignais de faire pâle figure. Mais le premier week-end en Autriche s’est assez bien passé côté chrono, en qualif’ comme en course. Évidemment, pas question de viser haut face à une telle concurrence. Arlind Hoti, mon jeune coéquipier allemand, découvre le calibre GT3 à 20 ans. Lui et moi, nous avons le même objectif : engranger un maximum d’expérience. » Sur le front domestique, en revanche, celui-ci repartait avec une seule cible dans la ligne de mire : le titre ProAm. Aussi rapides que réguliers lors des trois premières échéances (Nogaro, Pau, Lédenon), Stéphane Tribaudini et son nouveau partenaire Am, Rudy Servol, viennent hélas de voir leurs chances prendre du plomb dans l’aile sur le toboggan belge de Spa- Francorchamps. «Mêmesinous occupons toujours le 3e rang de la hiérarchie provisoire, la quarantaine de points de retard que l’on compte désormais sur les deux meilleurs équipages me semble rédhibitoire. »
La faute aux bris mécaniques qui se sont enchaînés pour expédier son infortuné compagnon de route dans le décor du circuit ardennais. « Lors de la C1, il a tapé le mur de protection du raidillon de l’Eau Rouge à 160 km/h ! Un violent choc frontal provoqué par la casse d’une rotule de suspension à l’avant-gauche. Pas de bobo, fort heureusement... Mais rebelote le lendemain : même pièce, à l’arrière droit, cette fois, et même punition pour Rudy. Incroyable ! Depuis que je roule chez CMR (2017), je n’avais jamais eu à déplorer le moindre problème mécanique en course. Et là, on en accumule deux en 48 heures. »
« Rester à la pointe du combat »
Si l’Alpine A110 affiche d’emblée des performances qui la placent parmi les meilleures GT4, elle souffre encore de certains soucis de jeunesse. Et maintenant ? Seul un improbable cataclysme pourrait renverser la vapeur. A MagnyCours puis au Castellet (1113 octobre), la lutte finale aura, selon toute vraisemblance, la forme d’un duel entre le tandem GuilvertMichal (Audi), champion en titre, et la paire Jean-Lémeret (Alpine).
« C’est quand même assez frustrant de ne plus être dans le match alors que l’on n’a commis aucune erreur », conclut un Stéphane Tribaudini déçu mais pas abattu. « Mais comptez sur nous pour rester à la pointe du combat. En espérant vite décrocher notre première victoire...»