Nice-Matin (Cannes)

Marenda-Lacan, la difficile cohabitati­on

Depuis le début de l’année, les restaurate­urs de la rue de la République cohabitent avec les travaux de l’écoquartie­r. Un chantier bruyant qui commence à leur courir sur le haricot

- FLORINE AMENTA famenta@nicematin.fr

C’est une catastroph­e ! » aboie Gino Russo, employé de la brasserie Le 22, rue de la République à Antibes. « Entre la poussière et le bruit, on n’en peut plus. » Si ce serveur en a ras le bol, c’est à cause de ses nouveaux voisins… bulldozers, gravats et marteau-piqueur. Depuis janvier, les travaux du futur écoquartie­r MarendaLac­an se déploient sur le secteur des Martyrs-de-la-Résistance. Et, on ne va pas se mentir : côté discrétion, c’est râpé… « S’il y avait un aménagemen­t ça irait, mais là c’est n’importe quoi. Les gens s’assoient pour manger et avec le bruit, ils se relèvent et repartent directemen­t », déplore le profession­nel de la restaurati­on. Comme beaucoup de confrères, il se plaint de l’absence de répit durant la pause méridienne : « Ils pourraient au moins commencer plus tôt et arrêter entre midi et deux. »Si Chez Valy on dit ne pas « subir le chantier », parce que les ouvriers « s’arrêtent un peu pour faire leur pause, tout comme une grande partie du week-end », tous n’entrevoien­t pas la situation du même oeil.

Poussières et pertes…

Constatati­on faite vendredi dernier. 12 heures : silence. 12 h 30 : calme plat. 13 heures : sérénité. 13 h 05 : le vacarme des travaux reprend de plus belle. Pour les deux heures d’accalmie, on repassera. Et si les touristes ne jettent même plus un oeil aux cartes une fois les hostilités relancées de l’autre côté des palissades, les commerçant­s se veulent compréhens­ifs. Et patients. À l’instar de Jérôme Gewe : « Ils ont fait un super travail pour la rue piétonne donc l’impact des travaux est faible au final. »

Pour les quelques terrasses présentes rue Lacan, le constat est plus sombre, pas de rue piétonne refaite, des « trous sur le macadam » et surtout, « la poussière du chantier ».À Rima’ Sandwich ,onne reste jamais loin du spray désinfecta­nt. Soupirant, la gérante affirme:« La vitrine doit être nettoyée au moins dix fois par jour. » Mais pour qui ? Puisque la commerçant­e, poursuit, sombre : « Personne ne passe plus dans cette rue, elle ne donne pas envie de faire le détour, et puis avec l’absence de parking c’est un vrai problème. » Un constat qui ne présage rien de bon pour les mois à venir : « Ona perdu près de 30 % de notre chiffre d’affaires par rapport à l’année dernière .» La perte s’avère être du même acabit pour les tables de L’Oursin, rue de la République. Ici, ça pique : « C’est inadmissib­le ce qu’il se passe ! » La principale inquiétude d’Aurore Lorenzo, la gérante ? L’emplacemen­t de la terrasse de son restaurant : « On a dû la décaler. Elle n’est plus face à notre porte. Beaucoup de clients viennent donc s’asseoir en commandant une pizza alors qu’on cuisine des fruits de mer ! Ils confondent avec les cartes affichées devant le restaurant d’à côté. »

Comme ses confrères, la gérante reconnaît avoir hâte que tout soit terminé, normalemen­t pour Noël (voir ci-dessous). Parce que cela devrait être « plus beau après ». Un optimisme partagé par Jérôme Gewe : « C’est un mal pour un bien. Il faut en passer par là. Je pense qu’il faut un peu fermer les yeux sur cette période de travaux et penser à l’avenir. »

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(Photo Clément Tiberghien) Le bruit du chantier n’attire pas les foules...

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