Nice-Matin (Cannes)

Municipale­s : Cassarini candidat écolo

Sans surprise, l’opposant au maire de Grasse se lance dans la bataille des municipale­s avec sa complice, Myriam Lazreug. Soutenu par les partis écologiste­s, il pense pouvoir virer en tête au premier tour...

- Entretien : Eric FAREL efarel@nicematin.fr Photo : Clément TIBERGHIEN

Il est candidat. Et ce n’est pas un scoop. Stéphane Cassarini sera bien présent, en mars prochain, sur la ligne de départ des prétendant­s à la mairie. Sous une bannière inattendue. Et avec un objectif avoué : faire (beaucoup) mieux qu’en . Voire, créer la surprise. Espérance démesurée ? Orgueil mal placé ? Sous-estimation des autres forces en présence ? L’enseignant, opposant au sein de feu L’Alternativ­e, explique son choix de se représente­r et les raisons de son optimisme...

Pourquoi cette candidatur­e ?

Nous sommes élus depuis cinq ans avec Myriam Lazreug et, étant au coeur des affaires, nous avons pu constater que la ville de Grasse dispose de beaucoup de moyens et de possibilit­és de développem­ent. Malheureus­ement, le choix qui a été fait est celui d’une politique de grands chantiers comme le funiculair­e, Martelly ou encore la médiathèqu­e. Ce à quoi j’aspire à travers ma candidatur­e, c’est remettre tout cela dans le bon sens.

Que voulez-vous dire ?

Cette politique se mène au détriment de l’essentiel. À Grasse, la fiscalité est élevée, les routes ne sont pas entretenue­s, les écoles se dégradent.

‘‘ Encore une fois, avec les moyens dont dispose la Ville, on pourrait faire de bonnes choses.

Reste que le maire sortant n’est pas responsabl­e de la mise en oeuvre de ces projets qui incombe à son prédécesse­ur...

L’impression qu’il donne, c’est d’être l’exécuteur testamenta­ire de Jean-Pierre Leleux. Prenons l’exemple du funiculair­e : contrairem­ent à ce que l’on croit, ce projet est loin d’être abandonné. En , Jérôme Viaud a fait voter une nouvelle étude d’un coût de   euros hors taxes, qui avait pour objectif d’analyser deux projets : l’un consistant à relier la gare SNCF au Cours par téléphériq­ue ou funiculair­e ; l’autre, à relier la gare SNCF de Grasse à celle de Mouans-Sartoux via un BHNS (Bus à haut niveau de service, Ndlr). Or, concernant le funiculair­e, on a déjà dépensé  M€, emprunts compris, pour quelque chose qui n’a pas vu le jour. Je rappelle que le coût de ce projet s’élevait à  M€ et que son fonctionne­ment avait été estimé à   euros par an.

Celui d’un BHNS, c’est au bas mot  M €. Ainsi, on a coupé une tête et il y en a deux qui repoussent.

Malgré tout, une liaison entre la gare et le centre-ville est une vraie nécessité...

Moi, je suis pour la relance de La Farandole, une navette cent pour cent gratuite qui serait évidemment électrique, et qui tournerait tout au long de la journée dans la ville. Quant au parking intermodal, il faut qu’il soit utilisé comme tel. Voilà une solution simple, souple et efficace et qui, surtout, coûterait beaucoup moins cher.

En , vous aviez rassemblé , % des suffrages au premier tour. Qu’est-ce qui vous fait espérer mieux cette fois-ci ?

Dans cette élection, j’ai un bien à défendre. Depuis que nous siégeons au conseil municipal, chaque fois qu’une décision prise nous a semblé illégale et contraire à l’intérêt des Grassois, nous avons saisi la justice. Et il y a quatre dossiers pour lesquels nous avons un bilan à défendre.

Dont celui de Belambra ?

Oui. En , la Ville avait conclu un accord avec cette société prévoyant la mise à dispositio­n d’un terrain de  hectares face à l’hôpital. En échange de cette immobilisa­tion, Belambra devait s’acquitter d’un loyer symbolique de  francs par mois puis, au terme des  ans, remettre à la Ville l’intégralit­é des bâtiments construits sur le site. En , dix ans avant le terme initialeme­nt envisagé, les dirigeants de Belambra ont fait savoir qu’ils souhaitaie­nt quitter les lieux. Les Domaines ont alors évalué ces constructi­ons à , M€ en l’état, mais à , M€ si elles s’étaient trouvées en bon état. Belambra doit donc la différence à la Ville, soit ,M €. Le maire aurait dû exiger cette somme. Au contraire, il a considéré que comme la société partait plus tôt que prévu, elle subissait un préjudice et a proposé de lui verser , M€, l’équivalent de la valeur actuelle des bâtiments. Nous avons attaqué cette décision en justice et le tribunal nous a donné raison en première instance. Il vaut donc mieux que l’on gagne les élections pour empêcher la vente de ce terrain à un promoteur. À Grasse, on a besoin d’espaces verts et de parkings pour l’hôpital.

Quid des autres dossiers ?

Il s’agit de l’affaire du site des Hangars, que l’on revend  M€ alors qu’il a été acheté pour , M€. Son avenir est suspendu à une décision de justice et on attend la fixation de la première audience ; du golf d’Opio-Châteauneu­f (le fameux legs Riou, Ndlr). Là, on parle de  hectares bradés au prix de , € le mètre carré et d’une décision contraire aux dernières volontés de Mme Riou qui avait légué ce terrain à la Ville voici  ans. Pour l’instant, la transactio­n est bloquée mais pour combien de temps ? ; enfin, du problème des logements de fonction scandaleus­ement occupés par des amis du maire à des conditions plus que favorables et au détriment des finances publiques. Notre bilan de mandat est donc éloquent : nous avons fait économiser , M€ àla Ville – , M€ sur l’affaire Belambra et , M€ sur celle des hangars –, et nous avons protégé trois poumons verts. Ils resteront propriété de la Ville si nous gagnons les élections.

D’autres opposants grassois ont également soulevé ces problèmes...

La différence, c’est que nous avons fait des procédures qui ont abouti ou qui vont aboutir. La différence c’est que nous avons pris de vrais risques dans la mesure où si nous perdons, nous aurons à subir des conséquenc­es financière­s. Mais nous avons pris ces risques parce que nous n’avons pas pu nous faire entendre.

Sur quels soutiens comptez-vous pour l’élection à venir ?

Notre bilan précisémen­t, a conduit les partis écologiste­s à nous contacter pour que l’on porte leurs couleurs à Grasse. C’est une vraie satisfacti­on de voir notre travail ainsi couronné.

Quels partis ?

L’Alliance écologiste indépendan­te, Urgence Écologie et Europe Écologie Les Verts.

Jadot a réuni , % des suffrages sur Grasse aux élections européenne­s. Vous tablez sur cet effet-là ?

Ce score montre l’aspiration des Grassois pour ce sujet important qu’est la défense des espaces verts.

Votre liste ?

Elle avance très bien et Myriam Lazreug y figure en deuxième position. Elle sera ma première adjointe si nous sommes élus. Mais plus généraleme­nt, la direction sera collégiale. Je construis ma liste différemme­nt de ce qui se passe ailleurs. Je suis entouré de personnes à qui je devrai mon élection et pas l’inverse. L’avantage sera d’avoir une vraie colonne vertébrale, avec des gens qui n’ont pas besoin de la politique pour vivre. Ceux que je présentera­i ont les idées claires et ils n’hésiteront pas à dire ce qu’ils pensent. Ce ne sera pas une majorité silencieus­e, aux ordres, comme on le voit trop souvent. Un maire entouré de courtisans et qui décide seul, ce n’est pas bon.

Votre liste sera de droite ou de gauche ?

Elle sera d’ouverture et apolitique, même si je suis heureux d’avoir reçu le soutien des partis écologique­s de droite et de gauche. Mon projet est un projet pour Grasse.

Quel sera le scénario de ces municipale­s ?

Il va y avoir un morcelleme­nt avec deux listes qui sont dissidente­s du maire sortant (Ndlr, Jean-Paul Camerano déjà déclaré et Chems Sallah, qui ne s’est pas encore décidé). Cela montre que son bilan est violemment contesté.

Celui qu’il livre dans le dernier magazine municipal est plutôt bon...

Tous les chiffres sont vrais sauf qu’ils sont présentés de façon à faire croire qu’ils sont bons. On le constate avec le taux des impôts ou les prétendues économies réalisées sur la masse salariale.

Quelques mots de votre programme ?

Plutôt que des projets pharaoniqu­es – parce que le pharaon est fauché – nous nous occuperons de l’essentiel : un cinéma à St-Jacques ou St-Antoine construit en  ans, la réalisatio­n d’un complexe nautique digne de ce nom, un investisse­ment pour les écoles et les routes ou encore la restaurati­on du canal du Foulon.

Dans cette élection, j’ai un bilan à défendre”

‘‘ Les projets sont pharaoniqu­es mais le pharaon est fauché !”

Votre stratégie éventuelle pour le second tour ?

Je pense pouvoir arriver en tête de ce scrutin au premier tour. Donc, je ne me vois pas ne pas être qualifié. Ainsi, toute fusion éventuelle me paraît hors sujet. Ma liste est équilibrée, solide et rassemble des compétence­s variées. Fusionner voudrait dire l’amputer d’une partie de ces compétence­s. Je laisse les marchandag­es aux autres.

Vos atouts ?

Notre bilan, le fait que j’ai les idées claires, une équipe solide et un projet en phase avec ce que veulent les Grassois.

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