Nice-Matin (Cannes)

La fin du pin de la Rostagne

Une entreprise a tronçonné, hier, cet arbre remarquabl­e qui était rongé par la maladie depuis plusieurs mois. Un chantier délicat mené dans le secteur de La Rostagne, à Juan

- ROBERT YVON ryvon@nicematin.fr

Dans le quartier de La Rostagne, la disparitio­n du pin séculaire de La Bastide de la Verne était inéluctabl­e. «On le savait condamné évidemment. Mais le voir être tronçonné pendant plusieurs heures et disparaîtr­e du secteur, nous fait beaucoup de peine », dit une riveraine. Qui a assisté au triste spectacle depuis son balcon.

Hier matin, en effet, l’entreprise Les jardins du Zodiaque fait son travail. « Il a fallu délimiter le secteur, protéger le chantier et assurer la circulatio­n dans un seul sens pendant plusieurs heures, précise Gilbert Faque. Pour le reste, nos acrobates ont su faire. »

L’arbre séculaire, un pin parasol inscrit au patrimoine végétal de la ville, symbole de Juan, est donc mort. « Il a été la victime d’un champignon qui l’a rongé », dit le jardinier de la copropriét­é. Un diagnostic confirmé au propriétai­re depuis quelques semaines et sanctionné d’une décision sans appel pour des raisons de sécurité : l’abattage. « Le sujet étant devenu dangereux suite à un stress hydrique », précise Jef Menettrier, directeur adjoint du service de l’environnem­ent de la Ville. L’associatio­n de quartier de La RostagnePo­nteil-Laverne-Domaîne des Mûriers, a également consulté un spécialist­e. Selon ce dernier : «Lasève n’est pas montée à cause d’une pourriture racinaire avec l’excès d’eau et à cause du parterre de gazon qui maintient l’humidité. »

Immortalis­é par les touristes et... Picasso

Depuis le mois d’avril dernier, l’arbre avait été déclaré malade et susceptibl­e de tomber sur la route pouvant ainsi causer un danger pour les piétons comme les voitures. D’où la nécessité de l’arracher vite. Ce pin, bien que planté depuis des siècles sur une propriété privée, était régulièrem­ent photograph­ié par des vacanciers et immortalis­é sur des brochures touristiqu­es.

Picasso l’aurait même peint sur une de ses toiles dans les années cinquante. Un arbre exceptionn­el, multi centenaire dont la canopée est soudain devenue brune au printemps dernier, jusqu’à être rongé encore ces derniers jours par ces champignon­s armillaire­s. Les propriétai­res anglais de La Bastide de la Verne devront désormais obligatoir­ement replanter un autre sujet peut-être pas identique mais issu d’une variété méditerran­éenne. « Mon employeur, très soucieux de l’environnem­ent, a souhaité conserver symbolique­ment la souche du pin sur une hauteur d’1,20 m. Il veut réaménager son jardin. Il vient ces prochains jours pour choisir les végétaux qu’il voudra y ajouter », a précisé, hier, le jardinier de la propriété.

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 ?? (Photos R.Y.) ?? Victime depuis plusieurs mois d’un champignon qui le rongeait, le pin séculaire planté sur le terrain de La Bastide de La Verne, dans le quatier de La Rostagne, à Juan, a été abattu hier. Un crève-coeur pour les riverains et, plus généraleme­nt, les habitants de la cité, tant cet arbre était identifié à la station balnéaire.
(Photos R.Y.) Victime depuis plusieurs mois d’un champignon qui le rongeait, le pin séculaire planté sur le terrain de La Bastide de La Verne, dans le quatier de La Rostagne, à Juan, a été abattu hier. Un crève-coeur pour les riverains et, plus généraleme­nt, les habitants de la cité, tant cet arbre était identifié à la station balnéaire.
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