La fin du pin de la Rostagne
Une entreprise a tronçonné, hier, cet arbre remarquable qui était rongé par la maladie depuis plusieurs mois. Un chantier délicat mené dans le secteur de La Rostagne, à Juan
Dans le quartier de La Rostagne, la disparition du pin séculaire de La Bastide de la Verne était inéluctable. «On le savait condamné évidemment. Mais le voir être tronçonné pendant plusieurs heures et disparaître du secteur, nous fait beaucoup de peine », dit une riveraine. Qui a assisté au triste spectacle depuis son balcon.
Hier matin, en effet, l’entreprise Les jardins du Zodiaque fait son travail. « Il a fallu délimiter le secteur, protéger le chantier et assurer la circulation dans un seul sens pendant plusieurs heures, précise Gilbert Faque. Pour le reste, nos acrobates ont su faire. »
L’arbre séculaire, un pin parasol inscrit au patrimoine végétal de la ville, symbole de Juan, est donc mort. « Il a été la victime d’un champignon qui l’a rongé », dit le jardinier de la copropriété. Un diagnostic confirmé au propriétaire depuis quelques semaines et sanctionné d’une décision sans appel pour des raisons de sécurité : l’abattage. « Le sujet étant devenu dangereux suite à un stress hydrique », précise Jef Menettrier, directeur adjoint du service de l’environnement de la Ville. L’association de quartier de La RostagnePonteil-Laverne-Domaîne des Mûriers, a également consulté un spécialiste. Selon ce dernier : «Lasève n’est pas montée à cause d’une pourriture racinaire avec l’excès d’eau et à cause du parterre de gazon qui maintient l’humidité. »
Immortalisé par les touristes et... Picasso
Depuis le mois d’avril dernier, l’arbre avait été déclaré malade et susceptible de tomber sur la route pouvant ainsi causer un danger pour les piétons comme les voitures. D’où la nécessité de l’arracher vite. Ce pin, bien que planté depuis des siècles sur une propriété privée, était régulièrement photographié par des vacanciers et immortalisé sur des brochures touristiques.
Picasso l’aurait même peint sur une de ses toiles dans les années cinquante. Un arbre exceptionnel, multi centenaire dont la canopée est soudain devenue brune au printemps dernier, jusqu’à être rongé encore ces derniers jours par ces champignons armillaires. Les propriétaires anglais de La Bastide de la Verne devront désormais obligatoirement replanter un autre sujet peut-être pas identique mais issu d’une variété méditerranéenne. « Mon employeur, très soucieux de l’environnement, a souhaité conserver symboliquement la souche du pin sur une hauteur d’1,20 m. Il veut réaménager son jardin. Il vient ces prochains jours pour choisir les végétaux qu’il voudra y ajouter », a précisé, hier, le jardinier de la propriété.