Nice-Matin (Cannes)

Maire/ opposition : la guéguerre continue

- E. F.

Évidemment, le maire de Peymeinade ne pouvait pas laisser passer ça. Ça quoi ? Et bien la lettre ouverte publiée dans notre édition du 5 septembre, rédigée par son opposition à l’attention du préfet. Donc, Gérard Delhomez réagit. Avec sa verve habituelle, il reprend la main face à ceux qui, dit-il, «nesontpas des joyeux trublions mais des fossoyeurs de la commune, prêts à tout pour entraver son fonctionne­ment et me nuire. » Et voilà la première contre-attaque : à Peymeinade, «iln’y a pas d’opposition majoritair­e. Mon groupe, avec 14 fidèles, reste majoritair­e face à la gauche (6 personnes) battue en 2014, sectaire et revanchard­e ; à Mme Trouche (2) qui confond les voix électorale­s avec les voix de l’Église où elle chante fort bien (sic) ; face aux anciens de ma liste (4), révoqués en 2015 pour fautes très graves – révoqués et pas démissionn­aires ; face à l’expremier adjoint, JeanClaude Zejma, démis de ses fonctions par arrêté du maire avec l’accord de toute la majorité et qui a choisi de démissionn­er plutôt que d’être révoqué ; et face à l’ex-adjoint aux finances, Jean-Marc Guenot, égaré et démissionn­aire contraint. Tous deux avaient voté la révocation... des premiers révoqués en 2015. Seule une élue a quitté le groupe librement. »

De cette « alliance de la carpe et du lapin », Gérard Delhomez prétend encore : « Tous se détestent les uns les autres et se sont “vomis” pendant cinq ans, Jean-Claude Zejma allant même jusqu’à caricature­r l’ex-maire, Mme Brousteau, en maréchale soviétique, éclairée par un lampadaire représenta­nt Mme Trouche et disant : “Enfin, je suis devenue une lumière”. Opposés entre eux donc, mais alliés pour nuire au maire et d’ailleurs inscrits sur des listes séparées pour les prochaines municipale­s. »

« La gauche a honte d’être de gauche »

Il enchaîne : « Le groupe de gauche BVAP se plaint d’être qualifié... de gauche. Mais c’est une pure vérité, même si aujourd’hui il en a honte. MM. Delétang et Sainte-Rose ont été candidats par le passé aux cantonales sous l’étiquette “Divers gauche”. Et le dernier sous-préfet, saisi de cette question, convaincu par l’appartenan­ce de ses membres à la gauche prouvée par des documents officiels, n’a pas répondu à leur dernière sollicitat­ion. » Allez, parlons respect maintenant. Le maire respecte-t-il ses opposants ? Voici sa réponse : « Les spectateur­s assidus des conseils municipaux peuvent témoigner de la violence de ces élus qui manquent en permanence à leur devoir de dignité. Le conseil du 29 novembre dernier fut un capharnaüm où ils se levaient, criaient, hurlaient “C’est nous qui commandons”. Tous les conseils, depuis le début de la mandature, avec ces opposants revanchard­s ou envieux, sont problémati­ques et sont devenus haineux depuis la trahison (sic) de l’expremier adjoint, animé de vengeance. Quant aux dossiers soulevés dans leur lettre ouverte au préfet, ils ne méritent pas de commentair­es. Sauf à signaler que lors de leur mandat, ils n’ont jamais composé avec leur opposition ni offert un local qu’ils réclament aujourd’hui. Un local que nous n’avons pas, faute d’espaces. Dans leur démagogie électorale, ils proposaien­t aussi que la commune paye l’intégralit­é du surcoût de la cantine imposée aux enfants peymeinado­is scolarisés à Auribeau, en violation du principe d’égalité devant les charges publiques et en discrimina­nt les familles de l’Apié et toutes les autres de Peymeinade. Nous traitons tous les administré­s avec égalité. »

La conclusion de Gérard Delhomez ? Elle s’inscrit dans un registre plus politique : « S’il n’est plus permis de faire état du bilan depuis le 1er septembre, je dirai simplement, au vu des retours, qu’il parle pour nous et que le reste est calomnie, injures, mensonges jusqu’à inventer des “affaires”. Les Peymeinado­is, connaissan­t bien les personnage­s de ce théâtre tragicomiq­ue, ne sont pas dupes et n’oublieront pas qu’ils ont été privés, entre autres, de la salle de spectacles par eux. Puisse la prochaine campagne être épargnée de toute cette violence, de ces diffamatio­ns qui ont hélas marqué celle de 2014. Mais je redoute le pire... »

C’est que, parodiant Audiard, le maire l’affirme : « Les opposants osent tout. C’est à cela qu’on les reconnaît. » Une adaptation locale de la pensée du célèbre dialoguist­e.

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(Photo C. T. ) Gérard Delhomez.

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