Nice-Matin (Cannes)

Evelyn,100 ans, fidèle au camping

Chaque année depuis 30 ans, cette dame originaire d’Australie passe ses vacances dans la structure de plein air de la Brague dont, forcément, elle est devenue la doyenne des résidents

- ROBERT YVON ryvon@nicematin.fr

Avoir cent ans depuis le 18 mars, voyager seule en avion depuis l’Australie pour s’installer les trois mois d’été dans un mobile-home certes climatisé du camping du Pylône : c’est l’expérience que vient de vivre Evelyn Boynton. En fait une longue expérience puisque la dame vient ici depuis trente ans. Mais c’est la première fois qu’elle a passé ses vacances en qualité de centenaire et donc, forcément, de doyenne du camping de la plaine de la Brague ! « Vous imaginez un peu. Elle ne parle pas un mot de Français. Cela ne l’empêche pas d’aller tous les jours à la plage mais aussi de faire ses courses en ville. On aimerait tous avoir cent ans et être comme elle. Ici, au camping, on prend bien soin d’elle », dit Françoise Pauget, la propriétai­re du Pylône.

Possédant la double nationalit­é australien­ne et irlandaise – d’ailleurs, elle se promène toujours avec ses deux passeports – Évelyne Boynton a une pêche d’enfer. « Le camping c’est mon plaisir. Je ne manquerai pour rien au monde une saison sur la Côte d’Azur et, bien évidemment, au Pylône. Ici, c’est une ambiance et un état d’esprit qui n’existe nulle part ailleurs. J’aime ce vent de liberté et de vacances qui souffle ici. J’adore rencontrer les autres, échanger, partager. Quand je franchis le seuil de du Pylône, généraleme­nt en juin, je pleure d’émotion », raconte la dame au regard bleu pétillant et malicieux. Il y a quelques jours, avant de reprendre son avion en direction de l’Australie, Evelyn Boynton a fait peur à tous ses amis. Elle s’est blessée à la jambe en sortant d’un bus. « Je suis tombée. A mon âge, quand je prends les transports en commun, c’est plus facile de monter dans le bus que d’en descendre. En Australie, il y a une rampe de sortie installée dans tous les autocars. Ici, ce n’est pas toujours le cas. J’ai glissé... » Mais bon, plus de peur que de mal. Toute la famille du Pylône a veillé avec soin sur la santé de sa centenaire s’attachant même les services d’une infirmière. « J’ai été moi

même infirmière pendant la guerre puis dans la vie civile. Alors je sais aussi me soigner », ajoute la vieille dame.

Revenir en famille fêter ses 101 ans

Cet été, malgré la longue période de canicule qui, affirme-t-elle, ne l’a pas gêné outre mesure, Evelyn Boynton a vécu une belle saison.

Elle qui pensait qu’après les dramatique­s inondation­s d’octobre 2015, le camping du Pylône avait été rayé de la carte, nourrit toujours beaucoup de projets malgré son grand âge. « On ne se rend jamais compte de la chance qu’on a de vivre encore à 100 ans. Je prends tous les bons côtés de l’existence. Simplement, je ne peux plus faire tout ce que je faisais il y a encore quelques années. Mais j’ai pu, cet été, passer quelques jours en Grande-Bretagne pour voir mes enfants et revenir ensuite, ici, à Antibes. J’ai fermé le bungalow, j’ai pris un bus pour aller à l’aéroport puis j’ai embarqué dans l’avion. Je ne me pose plus de question. » Son souhait le plus cher ? « Revenir ici, avec mes cinq enfants – le plus âgé, ma fille, a seulement 81 ans ! – et tous mes petits enfants, pour célébrer tous ensemble mes 101 ans. J’adore cette ville et, plus généraleme­nt, l’ambiance qu’il y a en France. Le caractère des Français me plaît beaucoup. Y compris lorsque certains d’entre eux mettent les gilets jaunes. Mais je n’irai jamais à l’hôtel ou dans une location en ville. Je préfère le camping. » Si tout va bien ce sera donc au Pylône.

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 ?? (Photo Sebastien Botella) ?? Evelyn Boynton voue une véritable passion pour Antibes et le camping du Pylône où elle a ses habitudes depuis 30 ans.
(Photo Sebastien Botella) Evelyn Boynton voue une véritable passion pour Antibes et le camping du Pylône où elle a ses habitudes depuis 30 ans.

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