Daniel Jean-Pierre, l’aïkido jusqu’à Tokyo
Professeur d’aïkido depuis 1982, le natif d’Avignon enseigne encore au dojo de ValbonneSophia Antipolis avec une expérience colossale. Ses séjours au Japon y sont pour beaucoup
Ils sont dirigeants, joueurs, entraîneurs ou bien bénévoles et ne comptent pas les heures passées au service de leur (s) club (s) depuis des années maintenant. Qu’ils soient d’Antibes, de Vallauris, de Biot ou encore de Valbonne-Sophia Antipolis, retrouvez l’histoire de ces sportifs à l’engagement sans faille chaque mercredi.
Il définit ces années comme les plus belles de sa vie. Loin de chez lui. Loin des siens et de ses habitudes. Passionné d’aïkido, Daniel Jean-Pierre décide en 1977 de partir pour Tokyo avec son sac au dos et ses quelques années de pratique en poche. Six ans plus tard, il en revient changé à vie.
« J'ai commencé l'aïkido en 1963 à Avignon où je suis né, se souvientil. Au début je faisais du judo et j'ai trouvé l'aïkido très esthétique. Tout est dans la beauté du geste, dans le cérémonial. C’est une discipline martiale, il n’y a pas de compétition. Finalement j'ai fait des études d'architecture et j'ai ouvert un cabinet mais j'ai continué de pratiquer la discipline. Un jour j'ai voulu aller directement à la source, au centre mondial de l'aïkido à Tokyo. À l’époque on ne partait pas au Japon comme ça, ce n'était pas connu. Je suis parti seul en me disant que j'allais rester un an mais quand j'ai vu tout le travail à faire pour progresser
j’y suis resté presque six ans. » Daniel Jean-Pierre y devient professeur de français et engrange une expérience incroyable. Au point d’enseigner la discipline dès son retour sur la Côte d’Azur.
« J'ai donné mes premiers cours à Nice en novembre 1982. J'ai commencé par dix élèves, puis vingt, puis trente… pour finalement aller jusqu'à trois cents ! J'ai fini par en faire mon métier alors que ce n'était pas mon objectif. »
Des cours au Brésil
Dans la foulée, l’aïkidoka commence à enseigner du côté de Valbonne-Sophia Antipolis pour permettre au club d’atteindre les deux cents licenciés à l’heure actuelle. L’Azuréen d’adoption distille même ses conseils aux quatre coins du globe… à 71 ans !
« Je fais des stages partout dans le
monde : en Colombie, au Brésil, au Maroc, en Roumanie… Avec les métiers artistiques vous n'êtes jamais à la retraite. Plus on prend de l'âge et moins on s'arrête. Je suis obligé de m'entraîner, de faire une préparation physique… Ça m’aide à rester en forme ! »
En 36 ans, 4 000 élèves sont passés entre les mains de Daniel JeanPierre qui a également formé la majorité des enseignants de la région. Et les licenciés continuent de bénéficier des conseils du septuagénaire quatre fois par semaine sur les tatamis valbonnais.