Il plantait du cannabis dans les bois de Mouans-Sartoux
Un vététiste, le 15 mai 2017, en pratiquant son loisir favori sur la piste forestière des Aspres autour de Mouans-Sartoux, avait découvert par hasard, cachés derrière des fougères sur un terrain escarpé surplombant le sentier, quatorze pieds de cannabis.
Les plants faisaient en moyenne 1,20 m de haut et semblaient parfaitement entretenus. Après un signalement aux gendarmes, ceux-ci avaient installé à proximité un dispositif de surveillance vidéo. La traque de l’agriculteur amateur avait commencé. Ainsi, on avait pu repérer une Clio grise qui s’était garée à proximité, faisant des va-et-vient fréquents. L’immatriculation du véhicule était relevée et permettait d’identifier un suspect.
On le voyait transporter avec difficulté de lourds bidons remplis d’eau, destinés à l’arrosage sur ce terrain discret mais pentu. Appréhendé à son domicile, Thomas un Grassois de 29 ans, parfaitement inséré dans la société avec un emploi stable, était convoqué vendredi au tribunal correctionnel de Grasse. On avait aussi retrouvé sur place 25 barrettes de cannabis pour environ 270 grammes avec les empreintes de Jordan, un Nîmois de 29 ans, son ami d’enfance, convoqué à la barre lui aussi.
Consommation festive
Interrogé par le président, Thomas avouait « avoir acheté les graines en Espagne », puis les avait plantées deux ans plus tard « pour son usage personnel ». Quant à Jordan il reconnaît avoir « manipulé les barrettes en étant tombé dessus par hasard, en faisant un footing, et ignorait à qui elles pouvaient bien appartenir. » Bien que lui aussi fût consommateur occasionnel « mais seulement le jour de l’an ! » déclarait-il.
Pour le procureur de la République « il s’agit de faits anciens et parfaitement reconnus, alors qu’au départ les deux amis prétendaient ne pas se connaître. » Elle requiert pour Thomas, qui compte 2 mentions sur son casier judiciaire, 18 mois de prison dont 9 avec sursis sans mandat de dépôt et obligation de soins, pas de peine demandée pour Jordan.
Pour la défense de Jordan, Me Audrey Vazzana fait remarquer une incertitude sur les quantités découvertes puis pesées et le peu d’implication de son client.
Le tribunal condamnera Thomas à 8 mois de prison avec sursis.