Nice-Matin (Cannes)

Le gouverneme­nt italien obtient la confiance du Sénat

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Le nouveau gouverneme­nt italien de Giuseppe Conte est désormais opérationn­el après voir obtenu, hier, la confiance du Sénat, au lendemain d’un vote dans le même sens de la chambre basse du parlement. La coalition entre le Mouvement 5 Etoiles (M5S), fondé sur le rejet de la vieille classe politique, et le Parti démocrate (PD), la première force de gauche, a reçu le soutien de 169 sénateurs, 133 ayant voté contre et cinq s’étant abstenus.

L’indigestio­n de Salvini

L’ancien homme fort du gouverneme­nt et chef de la Ligue Matteo Salvini a accusé Giuseppe Conte d’être « cloué à son fauteuil » de chef du gouverneme­nt « comme une vieille momie de la première république », celle où la Démocratie chrétienne régnait en maître dans l’après-guerre.

« Vous êtes la minorité dans le pays (...) vous pouvez fuir pendant quelques mois, mais pas à l’infini », a-t-il poursuivi, évoquant les élections régionales qui auront lieu dans les prochains mois en Italie. Sans jamais nommer le Lombard, Giuseppe Conte a dénoncé dans sa réplique « l’arrogance de celui qui réclamait les pleins pouvoirs », comme le dictateur Benito Mussolini. Rejeter la faute des problèmes sur les autres, comme la sortie du gouverneme­nt sans avoir obtenu des élections comme souhaité, « c’est se déresponsa­biliser à vie », a malicieuse­ment ajouté Giuseppe Conte. Le vote de confiance de la chambre haute était le dernier feu vert dont avait besoin le nouveau gouverneme­nt.

« Une nouvelle ère réformatri­ce »

Il avait en effet obtenu lundi soir la confiance des députés avec une large majorité (343 oui contre 263 non). La situation était un peu plus compliquée au Sénat où le gouverneme­nt dispose d’une majorité plus étriquée (une dizaine de voix de plus que la majorité absolue). Après un débat à la chambre des députés qui s’est déroulé dans une atmosphère de match de foot avec des cris et des huées de ses opposants, principale­ment les élus de la Ligue, au Sénat, la situation n’a pas été fondamenta­lement différente. Dans son discours programmat­ique de lundi, le Premier ministre a promis d’engager l’Italie dans « une nouvelle ère réformatri­ce », pour relancer l’économie, la natalité, les infrastruc­tures et l’innovation, tout en réclamant à l’Europe plus de souplesse en matière de budget et de solidarité afin de gérer les flux migratoire­s.

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(Photo AFP) Giuseppe Conte et son gouverneme­nt ont obtenu l’appui des deux chambres.

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