Nice-Matin (Cannes)

Chacun cherche son soi

- PHILIPPE DUPUY

DEUX MOI

De Cédric Klapisch (France).

Avec François Civil, Ana Girardot, Camille Cottin, François Berléand… Durée :  h . Genre : comédie. Notre avis : ★★★

L’histoire

Rémy (François Civil) et Mélanie (Ana Girardot) ont trente ans et vivent dans le même quartier à Paris. Elle multiplie les rendez-vous ratés sur les réseaux sociaux pendant qu’il peine à faire une rencontre. Tous les deux victimes de cette solitude des villes, à l’époque hyperconne­ctée où l’on pense pourtant que se rencontrer devrait être simple… Sans le savoir, ils empruntent deux routes qui les mèneront dans une même direction… Celle d’une histoire amour ?

Notre avis

Après une escapade bucolique dans les vignobles de Bourgogne pour Ce qui nous lie, Cédric Klapisch revient dans le Paris populaire qu’il affectionn­e (en l’occurrence les 18 et 19e arrondisse­ments) et qu’il filme comme personne. Deux moi pourrait être la suite de Chacun cherche son chat. C’est une partie de cache-cache dans laquelle deux trentenair­es, qui habitent deux immeubles mitoyens du même quartier, se croisent et se recroisent sans se voir, cherchant l’amour sans le trouver alors qu’il se trouve, évidemment, sur le palier d’à côté. François Civil et Ana Girardot donnent fraîcheur et innocence à ces personnage­s un brin dépressifs, auxquels les psys incarnés par Camille Cottin et François Berléand essaient de faire comprendre que « pour que deux moi fassent un nous, il faut que les deux moi soient soi » (sic). Le scénario prend un malin plaisir à repousser indéfinime­nt le moment de leur rencontre et à tromper l’attente du spectateur, en ouvrant à chaque scène de fausses pistes dans lesquelles même le chat de Rémy se perdra… Moins enjoué et tonique que ses précédente­s comédies (L’Auberge Espagnole, Les Poupées Russes, Cassetête chinois…), préoccupé par l’influence néfaste des nouvelles technologi­es sur les rapports humains et piqué de psychanaly­se, Deux moi est un Klapisch vaguement neurasthén­ique, qui s’achemine avec lenteur vers un final attendu. La charge émotionnel­le que libère la dernière scène vient heureuseme­nt faire oublier l’agacement qui pointait son vilain nez depuis la première heure. Finalement, ça valait la peine de patienter.

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