Les plantes à parfum gagnent du terrain
L’Aromatic Fablab, inauguré récemment au village, rassemble une vingtaine de producteurs qui défendent un savoir-faire ancestral et accompagne les candidats à l’installation
Elle l’avoue volontiers. L’inauguration de l’Aromatic Fablab sur un terrain situé près du Jardin du Musée International de la Parfumerie, a transporté Carole Biancalana de bonheur. 13 ans après avoir lancé l’association des « Fleurs d’Exception du Pays de Grasse », sa volonté de ne pas laisser mourir un savoir-faire ancestral a pris une sacrée dose de réalité bien concrète ! La relance de la culture des plantes à parfum est dorénavant d’actualité et va pouvoir se structurer et attirer davantage de vocations.
Accompagner les candidats
« Quand on a lancé l’association, on était 2 producteurs. On nous disait : c’est fini, mais je ne pouvais pas me résoudre. On a bien fait d’y croire. Maintenant on est 20 ! »
Le Fablab est le résultat du travail bénévole des membres pendant 10 ans. Une durée qui s’explique par le manque de temps disponible car tous sont producteurs et productrices (les femmes sont légèrement majoritaires).
Il a pour but d’accompagner les candidats à l’installation, du projet à l’ouverture de l’exploitation, comme l’explique Armelle Janody. Un budget de 245 000 euros a été dégagé grâce au soutien des partenaires (collectivités locales, divers organismes) pour les 5 ans du développement.
Production et transmission
Le terrain, de 2,5 hectares mis à disposition par la municipalité de MouansSartoux recevra des pépinières, des espaces de recherche et développement, et une zone de production de plantes à parfum.
On y fera la production de plants, la recherche sur des espèces locales et exotiques, la transmission des savoir-faire traditionnels. Ce sera aussi un lieu d’échange technique, d’accompagnement des porteurs de projets et d’organisation d’évènements.
Bientôt Vence et Seillans ?
Une technicienne agricole a été embauchée et 2 autres personnes le seront par la suite. En parallèle, le lycée horticole d’Antibes a ouvert un cursus délivrant un certificat de spécialités en plantes à parfum. Cette renaissance, Armelle Janody l’explique par un signe des temps : «Ilya un retour à l’authenticité, au patrimoine, à la traçabilité. Avant, rien ne comptait que le prix, on avait oublié ce qu’on est capable de faire ici. »
Elle envisage maintenant la reconquête par la production d’espaces situés entre Vence et Seillans, « l’aire historique des plantes à parfum. »