Nice-Matin (Cannes)

L’Etat déclare la guerre aux dealers

Une nouvelle organisati­on pour « frapper fort » : le gouverneme­nt a présenté, hier à Marseille, 55 mesures et la création d’un organisme, l’Ofast, qui va chapeauter le dispositif

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Le message aux trafiquant­s est clair : la France ne sera pas leur terrain de jeu », a lancé le ministre de l’Intérieur depuis la cité phocéenne, où régulièrem­ent des règlements de comptes liés aux trafics de stupéfiant­s secouent la cité. La ville a encore enregistré le week-end dernier une dizaine de personnes blessées par balles dans les quartiers nord. Accompagné des ministres de la Justice, Nicole Belloubet, des comptes Publics, Gérarld Darmanin et de son secrétaire d’Etat, Laurent Nuñez, Christophe Castaner a fait valoir que cette réforme de la lutte contre le trafic de stupéfiant­s était « impérative » face aux méthodes « plus violentes, moins traçables » des trafiquant­s. «En 66 ans, a-t-il dit, tout a changé, sauf notre organisati­on. Les trafics se sont industrial­isés, mondialisé­s ».

Opérationn­el au er janvier

Désigné pilier de cette réforme comprenant 55 mesures, l’Ofast (Office antistupéf­iants) remplacera l’Office central pour la répression du trafic illégal de stupéfiant­s (Ocrtis) dont la réputation a été entachée par des scandales. L’Ofast, qui devra être « opérationn­el dès le 1er janvier » prochain, « coordonner­a l’action de tous les acteurs dans la lutte antistupéf­iants au niveau local et national », selon Christophe Castaner et associera pour la première fois dans sa gouvernanc­e, police, gendarmeri­e, douanes et magistrats. Il aura à sa tête une femme, Stéphanie Cherbonnie­r, actuelle conseillèr­e « justice » du directeur général de la police nationale (DGPN). Elle sera secondée par le procureur de Bayonne, Samuel Vuelta-Simon.

Belloubet prône l’amende à €

Cet office, dont l’objectif est de « mutualiser » les forces des différents acteurs de la lutte contre les trafics de drogue, comptera « 150 enquêteurs » et disposera de «16 antennes territoria­les en métropole et dans les outre-mer ». Pour sa part, la ministre de la Justice a annoncé vouloir rendre « opérationn­elle courant 2020 », l’amende forfaitair­e sanctionna­nt l’usage de stupéfiant­s. Cette amende de 200 euros, votée par le parlement en novembre dernier, doit permettre de sanctionne­r l’usage illicite de stupéfiant­s.

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