Nice-Matin (Cannes)

Hamlet, prince des ombres au royaume des disparus

L’oeuvre de Shakespear­e retrouve les planches du théâtre Antibéa dans une nouvelle adaptation de Dominique Czapski. Rendez-vous dès vendredi rue Georges-Clemenceau

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Voici un noble coeur qui se brise… » Un autre prince du Danemark prenant ses marques sur le plateau d’Antibéa. Dès vendredi, la compagnie reprend le chemin du verbe de Shakespear­e balisé par Dominique Czapski.

Après avoir monté une première fois l’oeuvre de taille, puis offert une version « déstructur­ée » en 2013, le metteur en scène revient à une de ses oeuvres fondamenta­les en cette saison. Le tout, avec une traduction maturant avec le temps.

« J’y reviens toujours. Hamlet, c’est ma Bible », résume le directeur artistique du théâtre antibois en ajoutant : « Toutes les formes de théâtre y sont expliquées. L’oeuvre est si riche que je découvre toujours de nouvelles voies à explorer. »

Où le sang coule plus que les larmes

Si la bande-son composée de morceaux du groupe de metal allemand Rammstein continue à accompagne­r la distributi­on, cette dernière a bel et bien évolué. Avec, dans le rôle-titre, Benoît Martin. Un personnage qui, selon Dominique Czapski suscite autant de délices que de tourments : « Tu joues le plus difficile mais le meilleur. »

Sur scène, quatorze artistes pour donner corps au cyclone ravageant l’âme du fils de la reine Gertrude. « J’ai souhaité donner plus de place à cette figure maternelle ici », précise le metteur en scène qui livre ici une édition 2019de2h30:« Le but est d’aller à l’essentiel, de rester dans cette dimension spectacula­ire. »

Offrant une pièce où l’énergie prime, avec un « travail important sur le corps », les comédiens s’élancent dans les affres cyclothymi­ques d’un homme qui pensant n’avoir plus rien à perdre perdra davantage. Une famille où le sang coule plus que les larmes. Un clan où les fantômes gardent toujours une place à table. Et si les sensibilit­és peuvent s’affronter autour de la folie ou non avérée du prince ou encore de l’auteur du meurtre du roi, tant mieux ! « Je laisse la porte, ouverte », engage le metteur en scène, toujours ravi de voir le public s’approprier les textes et souhaiter ainsi en fin de soirée : « Bonne nuit, doux prince. »

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