« Arrêtez de taper, vous allez faire s’écrouler la tribune ! »
Joueur de l’OAJLP entre 1988 et 1993, Hugues Occansey faisait partie de l’équipe championne de France en 1991. Il garde de grands souvenirs de ce titre... et du speaker de Salusse Santoni
Aujourd’hui en Pro B, les Sharks d’Antibes s’appuient sur une histoire riche faite d’années glorieuses et de titres marquants. Chaque mercredi, Nice Matin se (re) plonge dans les souvenirs d’un joueur de l’époque. Aujourd’hui, place à Hugues Occansey (-).
Limoges, Antibes, Strasbourg... Vous êtes passé par quelques clubs prestigieux !
Je n'ai pas à rougir, c'est très satisfaisant. Il y a une certaine fierté d'être passé dans des clubs qui peuvent vous amener à jouer le titre. C'est ce qui m'a poussé toute ma carrière mais aussi ce qui m’a amené à arrêter parce que je n'avais plus ce challenge.
Quels souvenirs gardez-vous de vos années antiboises ?
Beaucoup de choses. À Antibes on arrive à créer une équipe intéressante mais on joue les barrages en - avec le différentiel - / + contre Toulouse (). L’année d'après on est vice-champions et après champions de France. On était reparti de zéro, pas grand monde ne croyait en nous. Il faut rendre hommage à Jean Claude Bonato qui avait commencé la saison sur le banc. Mais il n’y a pas eu que le basket, je me suis aussi marié, il y a eu la naissance de ma fille... Ça a été un grand moment dans ma carrière.
Certains parlaient de Salusse Santoni comme de la plus belle salle du monde. Et vous ?
J'ai eu la chance de jouer deux ans en Grèce, notamment contre l'Olympiakos ou le Panathinaïkos dans des salles de places avec un public très éloigné. Il y a aussi d’autres salles à Athènes qui faisaient entre et places mais ils rentraient à personnes. Salusse Santoni ressemblait énormément à ce genre de salles ! Le public pouvait toucher l'adversaire quand il faisait la remise en jeu. Lors de la finale contre Limoges [voir encadré], c'était extra d'entendre le speaker crier : "Arrêtez de taper du pied, vous allez faire écrouler les tribunes ! "
Vous avez croisé du beau monde à Antibes. Qui était le plus fort ?
Robert Smith et Lee Johnson. Je ne regarde pas uniquement le
terrain mais les hommes qu'ils étaient, de bonnes personnes, des gens humbles. C’était fou de pouvoir côtoyer un si grand joueur que Lee Johnson qui soit aussi disponible et aussi gentil. Robert Smith ? Un exemple pour tout basketteur, qu'on débute ou qu'on soit professionnel. C'était une référence pour tout le monde mais à l'époque je ne parlais pas suffisamment anglais pour pouvoir partager beaucoup de choses avec lui.
Et le plus chambreur ?
Lee Johnson ! Un leader incontesté sur tous les terrains. Se faire chambrer par un gars comme lui, avec son sourire... Il n’y avait aucune méchanceté. C'était sain, naturel et rigolo.
Le gros adversaire du moment ?
Dans ces années quatre-vingtdix,
Limoges. Souvent quand on termine premier je me demande qui était le deuxième... Ils nous avaient tapés l'année d'avant, on ose revenir et cette fois on les bat ! Deux ans après ils gagnent l'Euroligue.
Vous êtes resté Azuréen ?
Je suis à Juan, j'essaie de développer mon entreprise de réalité virtuelle. Je me suis associé avec un centre médical suisse qui propose un logiciel pour faire des entraînements cognitifs aux sportifs de haut niveau. J'essayais de trouver quelque chose de plus concret que le jeu, c'est entre le sport et la réalité virtuelle. 1. Battu 111-73 au match aller, l’OAJLP l’emporte 127-88 au retour et se sauve en Nationale 1.