Nice-Matin (Cannes)

Racket au distribute­ur de billets en centre-ville

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Il est 2 heures du matin le 11 août, quand trois étudiants originaire­s des Hauts de France, venus aux Plages électro, se font aborder dans le centrevill­e par deux individus fortement alcoolisés. « Tends-moi la main », intime le plus âgé accompagné d’un mineur. Dans un réflexe de curiosité Antoine s’exécutait. Aussitôt Julio Gomes, Guinéen de 23 ans lui verse une poignée de cachets d’ecstasy. Surpris, l’étudiant retire et sème quelques pilules de ce cadeau empoisonné.

Julio Gomes les récupère mais se montre agressif : « Il en manque, il faut payer ». Le mineur torse nu, se fait lui aussi de plus en plus menaçant promettant de « les planter » « de les défoncer ! »

Les trois jeunes obtempèren­t et se rendent à distribute­ur de billets. Les racketteur­s tentent de retirer 500 euros avec la carte d’Antoine mais ils ne peuvent lui voler que 350 euros. Alexis se voit, lui, délester de 230 euros dans les mêmes conditions. Satisfaits de leurs forfaits, les deux individus vident les dernières gouttes d’alcool sur les marches du Palais, pendant que les victimes appellent la police. Appréhendé rapidement, Julio Gomes, vient de comparaîtr­e devant le tribunal correction­nel de Grasse présidé par Laurie Duca.

« Le reflet de la lame d’un couteau »

Il répond « d’extorsion par violence en récidive », tandis que le mineur sera jugé ultérieure­ment par le tribunal pour enfant. D’entrée Julio Gomes, qui compte sept mentions à son casier judiciaire, nie les faits La présidente lui fait remarquer : « Les victimes et un témoin vous reconnaiss­ent formelleme­nt. Sur les vidéos des caméras, c’est vous sur les images, avec une casquette ! ». « Ils confondent, c’est pas moi », persiste-t-il. Pour l’avocat de la partie civile Me Emmanuelle Boukobza « c’est une mise en scène bien organisée. On voit aussi dans la vidéo le reflet d’une arme blanche. » Les victimes ont eu très peur ». Argument repris par le procureur de la République Manon Duthoit qui requiert deux ans de prison avec maintien en détention et une interdicti­on de cinq ans en PACA.

Aux intérêts de son client Me Allison Delous indique « qu’il n’y avait aucun stupéfiant retrouvé sur eux, pas plus que de couteau. Il y a des incohérenc­es dans les signalemen­ts des témoins et une absence flagrante d’éléments matériels ». L’avocate de la défense demande la relaxe du prévenu. Sans être entendue. Le tribunal condamnera Julio Gomes. à 18 mois de prison avec maintien en détention et 5 ans d’interdicti­on de séjour dans la région. Il devra indemniser ses victimes : 2000 euros chacune et 500 au titre des frais de justice. J. S.

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