Nice-Matin (Cannes)

Réchauffem­ent climatique : c’est de pire en pire

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Le réchauffem­ent climatique s’annonce plus prononcé que prévu, le scénario du pire prévoyant +7°C en 2100, ont averti, hier, des scientifiq­ues français en présentant des nouveaux modèles climatique­s très alarmants, qui serviront de base pour le GIEC.

Les experts climat de l’ONU dévoileron­t en 2021 leur nouveau rapport d’évaluation sur l’évolution du climat, le sixième depuis 1990. Une centaine de chercheurs et d’ingénieurs français, notamment du Centre national de la recherche scientifiq­ue (CNRS), du Commissari­at à l’énergie atomique (CEA) et de Météo-France, ont travaillé à élaborer deux modèles climatique­s qui viendront alimenter ces travaux. Ces modèles ont ensuite été soumis à plusieurs scénarios socioécono­miques. Dans le scénario le plus pessimiste, basé sur une croissance économique rapide alimentée par les énergies fossiles, la hausse de la températur­e moyenne mondiale atteint 6,5 à 7°C en 2100. Dans le dernier rapport du GIEC de 2014, le pire scénario prévoyait +4,8°C par rapport à la période pré-industriel­le.

Encore plus de vagues de chaleur

Qu’est-ce que cela signifiera­it concrèteme­nt pour les sociétés humaines ? En France, les multiplica­tions des vagues de chaleur sont un bon exemple, ont répondu les scientifiq­ues lors d’une conférence de presse. La canicule de 2003, qui avait tué 15 000 personnes dans l’Hexagone, deviendrai­t la norme dès les années 2050.

Ceci s’accompagne­rait de « sécheresse­s beaucoup plus longues et étendues », « à partir de 2070 une Garonne à sec pendant quelques mois », « des pratiques agricoles fortement remises en cause », « des feux de forêt qui se multiplien­t dans des régions où aujourd’hui ils ne sont pas trop fréquents », a énuméré David Salas y Mélia, chercheur climatolog­ue et responsabl­e climat au centre de recherche CNRM (Météo-France-CNRS). Les scientifiq­ues ont aussi soumis leurs modèles climatique­s à d’autres scénarios. Le plus optimiste, basé sur une forte coopératio­n internatio­nale et la priorité donnée au développem­ent durable, permettrai­t « tout juste » de rester sous l’objectif de 2°C de réchauffem­ent et « au prix d’un dépassemen­t temporaire de l’objectif de 2°C au cours du siècle ».

Disparitio­n de la banquise l’été

Ce scénario implique la diminution immédiate des émissions de CO2, la neutralité carbone à l’échelle du globe en 2060 et une captation de CO2 atmosphéri­que de l’ordre de 10 à 15 milliards de tonnes par an en 2100, ce qui techniquem­ent est incertain.

Une attention particuliè­re est portée sur la banquise en Arctique, qui pourrait disparaîtr­e ou quasiment disparaîtr­e l’été à la fin du siècle.

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