Coup de couteau mortel à Vallauris : treize ans de réclusion pour l’auteur
Le 19 septembre 2015 vers 22 h 45, Paolo Semedo, 34 ans, est venu sonner à la porte de José Garcia Perreira, 39 ans, au 2, de la rue MaréchalFoch. Les deux Capverdiens, ouvriers dans le bâtiment, avaient, paraît-il, un vieux contentieux qui demeure à ce jour une énigme. José Garcia Perreira dit avoir eu par le passé la mâchoire fracturée par son rival.
Le ton monte une fois de plus le soir du drame et les deux hommes, tous deux alcoolisés, se battent. Alors que la minuterie s’éteint, José Garcia Perreira porte un coup de couteau. Paolo, atteint à la cuisse, est sorti sur le trottoir par son agresseur. Il se vide de son sang. Pris en charge par le Samu, il meurt peu après des conséquences de sa blessure à l’artère fémorale.
La cour d’assises des Alpes a examiné pendant deux jours cette tragique affaire traversée par une question juridique : José Garcia Perreira avait-il ou non l’intention de tuer Paolo ? En cas de meurtre, la peine maximale encourue est de trente ans de réclusion. Si la Cour estime qu’il s’agit d’une affaire de « violences volontaires avec arme », le maximum est ramené à vingt ans de d’emprisonnement.
L’accusation défend la thèse du meurtre
L’avocat général Julien Pronier a tenté de démontrer, jeudi soir, dans un long réquisitoire l’intention meurtrière de l’auteur et a requis quinze ans de réclusion. « L’accusé a admis avoir été allongé sur la victime et lui avoir porté un coup dans une zone vitale avec une lame de 20 cm. » L’accusation a critiqué l’absence d’empathie de Garcia Perreira à l’égard du défunt et de ses proches.
Me Patrice Reviron, en défense, a plaidé qu’à aucun moment, son client avait l’intention de supprimer la vie. « Personne ne me croit mais je suis désolé, navré. Je n’ai pas fait exprès, a répété tout au long des débats José Garcia Perreira, détenu depuis quatre ans. J’ai gâché la vie à tellement de gens... »
Hier, la cour d’assises des AlpesMaritimes n’a pas suivi les arguments de l’accusation. Elle a estimé qu’il s’agissait de violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Elle a condamné l’accusé à treize ans de réclusion criminelle et trois ans de suivi socio-judiciaire. « Pendant ces trois années, à votre sortie de détention, vous aurez des obligations. Si vous ne les respectez pas, vous partirez pour trois ans en prison supplémentaires », explique le président Patrick Veron à l’adresse du condamné. L’alcool a manifestement joué un rôle dans le passage à l’acte de José Garcia Perreira. Il présentait un taux de 0,93 g d’alcool dans le sang trois heures après le drame. La victime elle, avait un taux 1,28 g par litre de sang. Me François Toucas, avocat des proches de Paolo Semedio, rappelle combien la mort ce père de deux enfants a dévasté toute une famille. L’avocat varois reproche à l’accusé, titulaire d’ un diplôme de secouriste, de ne pas avoir tenté de sauver Paolo : « Il l’a au contraire traîné dans le caniveau pour ne pas salir le hall de l’immeuble ! » A l’époque du drame, une marche blanche avait été organisée et avait rassemblé plusieurs centaines de personnes. Elle était partie des Hauts-de-Vallauris jusqu’à la rue Foch, le lieu du crime.