Nice-Matin (Cannes)

POULE B Tous les coups sont permis

C'est déjà un sommet du Mondial : Nouvelle-Zélande et Afrique du Sud useront de tous les moyens pour prendre l'ascendant. L'arbitre français Jérôme Garcès devrait être sous pression...

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Quelle importance accorder à ce choc précoce ? Finalement, aucun des deux poids lourds mondiaux – cinq des huit précédents sacres mondiaux à eux deux – ne craint l'Irlande, promise en quart de finale au perdant. Mais jusqu'ici, l'équipe championne du monde a toujours remporté tous ses matches sur son passage.

Et si leur place dans le tableau final est acquise vu la faiblesse du reste de la poule B (Italie, Canada, Namibie), ni les All Blacks ni les Springboks, respective­ment doubles tenants du titre et outsiders N°1 du tournoi, n'ont l'intention de déroger à la règle.

Impartiali­té en cause

Les Sud-Africains ont choisi de tirer les premiers par la voix du sélectionn­eur Rassie Erasmus. Celui-ci a affirmé que les équipes en réussite, comme les Néo-Zélandais le sont depuis des années, étaient mieux traitées par les AFRIQUE DU SUD. - arbitres. « Parce que tu joues si bien, les arbitres ont presque tendance à avoir du mal à te pénaliser s'ils ont une décision compliquée à prendre », a estimé Erasmus en visant les Néo-Zélandais.

Son vis-à-vis, Steve Hansen, n'a pas tardé à réagir. Et de manière cinglante ! « Je ne suis pas d'accord avec ce qu'il est en train de faire. Il essaye de mettre une pression extérieure sur les arbitres, qui sont déjà suffisamme­nt sous pression. Ils n'ont pas besoin des entraîneur­s pour faire ce qu'il est en train de faire », a encore tancé Hansen, selon qui les Blacks ont déjà « souffert » de coups de sifflet injustes. Il visait à n'en point douter Jérôme Garcès, l'arbitre français qui leur a infligé leurs deux uniques cartons rouges de l'ère profession­nelle : Sonny Bill Williams en 2017 contre les Lions britanniqu­es et irlandais, et Scott Barrett en août, ce qui a précipité la lourde défaite des maîtres du monde en Australie (47-26). Et devinez qui arbitre le match de ce samedi... Le choc ne se résume pas à la polémique sur l'impartiali­té arbitrale. Erasmus n'a rien à perdre : une défaite ne serait pas rédhibitoi­re et un succès consacrera­it les progrès des Boks depuis qu'il les a repris en main en 2018, sur les ruines du plus lourd revers de leur histoire... en NouvelleZé­lande (57-0). Depuis, les quatre rencontres entre les deux nations ont été ultra-serrées, avec un écart maximum de deux points au score final. Et le match nul arraché par les Springboks fin juillet à Wellington (16-16) avait goût de victoire. Erasmus a redressé une sélection aux abois avec une méthode simple mais efficace : avancer grâce au jeu au pied de ses demis, Faf de Klerk et Handré Pollard, et remettre la main sur le ballon grâce à la puissance de ses avants (Malcom Marx, Eben Etzebeth, Duane Vermeulen). Un plan parfait en cas de temps humide sur Tokyo et sa région...

Les victimes de l’été...

Les bulldozers sud-africains comptent pousser l'adversaire à la faute, mais aussi profiter des ballons de récupérati­on pour ouvrir le chemin aux arrières.

En face, les résultats mitigés de l'été ont fait des victimes. Le taulier Owen Franks n'a pas été retenu pour le Japon, l'arrière Ben Smith débutera sur le banc et l'ailier Rieko Ioane, incontourn­able en 2017 et 2018, doit patienter en tribunes.

Le triangle arrière est tout neuf. Les jeunes Sevu Reece (22 ans, 3 sélections) et George Bridge (24 ans, 5 sélections) sur les ailes, et un certain Beauden Barrett à l'arrière, le meilleur joueur du monde 2016 et 2017 laissant comme cet été l'ouverture à Richie Mo'unga. L'objectif étant de donner le tournis aux Boks avec deux meneurs de jeu capables d'allumer des incendies partout sur le terrain.

Sacré en 2011 et 2015, le capitaine Kieran Read (33 ans, 122 sélections) est bien placé pour mesurer l'enjeu. « Cela va être l'un des plus grands matches à jouer dans une carrière », prédit le N° 8. C'est peut-être aussi ce que se dit M. Garcès...

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Le temps n’est plus à l’entraîneme­nt pour les Springboks et les All Blacks, qui risquent de faire bouger les plaques tectonique­s ce matin à Yokohama. (Photos AFP)
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