Procès des « bonbonnes » : ce que dévoilent les éléments d’enquête
Deuxième jour d’audience au procès dit « des bonbonnes ». Toute la journée, trois policiers ont récapitulé les premiers éléments de l’enquête, après l’attentat raté sur la cathédrale NotreDame de Paris puis l’interpellation des jeunes filles alors qu’elles venaient d’attaquer des policiers à Boussy-Saint-Antoine, en région parisienne. Ce qui ressort des auditions menées par les enquêteurs, c’est que le profil de la Cogolinoise Sarah Hervouët ne cadre pas avec celui de ses co-accusées. « Tout est allé trop vite. Sarah n’a ouvert les yeux qu’en arrivant dans l’appartement de Boussy-Saint-Antoine. Puis, face aux menaces d’Inès Madani (également poursuivie), elle s’est sentie forcée de passer à l’action pour éviter la violence de ses comparses », avait expliqué sa mère aux enquêteurs. Ses amis d’enfance, eux, racontent une jeune fille pour qui tout bascule après son retour du Gabon, en 2013. Sarah Hervouët leur demande alors de lui enseigner « la religion ». Sans qu’ils s’en rendent compte, la jeune femme noue en parallèle des liens, sur les réseaux sociaux, avec plusieurs membres de l’EI déjà sur zone, dont Maeva Sola, une jeune femme originaire de Draguignan, qui sera condamnée à son retour, en 2018, à 8 ans de prison. Depuis Raqqa, la jeune Varoise trouve un mari pour Sarah Hervouët et encourage cette dernière à la rejoindre. Quand cette dernière tente de rallier la Syrie en 2015, ses amis tombent des nues. A son retour, alors qu’elle vient d’être expulsée par Ankara, « elle voulait absolument se marier » relatent ses proches. «Avecun barbu », précise aux policiers une ancienne collègue de travail. Pendant l’audience, la jeune femme, le regard dur, reste concentrée sur l’écran de visioconférence.
Ne s’agaçant que lorsque sont évoquées les vidéos violentes téléchargées sur son téléphone. Sarah Hervouët parle toute seule, puis interpelle son avocat Me Hazan. Sa dernière vidéo, la jeune femme l’avait téléchargée juste avant de partir à la mairie de Cogolin. A l’époque, début septembre 2016, elle projetait d’attaquer le maire du village où elle vivait avec sa mère.