Nice-Matin (Cannes)

Edouard Philippe renonce à raboter l’aide aux seniors

- Par an

Il le fera, il ne le fera pas... et bien c’est finalement non. A peine 24 heures après l’avoir annoncé, le gouverneme­nt a renoncé, hier, à priver les seniors d’une exonératio­n de cotisation­s sociales pour l’emploi d’une aide à domicile, une mesure qui suscitait la colère y compris dans la majorité.

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Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé devant l’Assemblée nationale que le gouverneme­nt abandonnai­t son projet de supprimer l’exonératio­n sociale accordée aux personnes âgées non dépendante­s quand elles emploient une aide à domicile, qui devait figurer dans le projet de loi de finances présenté vendredi.

« J’ai demandé à la ministre du Travail de renoncer à cette mesure », a indiqué le chef du gouverneme­nt lors de la séance des questions au gouverneme­nt. « Je veux donc rassurer les profession­nels et les employeurs: ces mesures n’entreront pas en vigueur ». Le gouverneme­nt, qui cherche des pistes d’économies pour financer les baisses d’impôts promises par Emmanuel Macron, envisageai­t de supprimer l’an prochain le critère d’âge de cet avantage accordé spécifique­ment aux personnes âgées de plus de 70 ans qui emploient une aide à domicile, en le réservant aux seuls seniors dépendants (bénéfician­t de l’APA, l’allocation personnali­sée d’autonomie), ou en situation de handicap. Actuelleme­nt, ce dispositif d’exonératio­n créé en 1987 coûte 1,8 milliard d’euros par an à l’Etat.

La mesure devait permettre l’économie de « 115 millions d’euros », selon la ministre du Travail Muriel Pénicaud, interrogée lundi sur BFMTV. En parallèle, « on met 115 millions d’euros » dans l’aide à la dépendance « pour créer de nouveaux droits », avait également défendu le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin. Mais après les épisodes sur la hausse de la CSG et la sous-indexation par rapport à l’inflation des pensions de retraite supérieure­s à 2 000 euros, l’annonce n’est pas passée, suscitant la colère des personnes concernées mais aussi des politiques, y compris de la majorité. « Cette décision aurait mérité une concertati­on beaucoup plus approfondi­e », a reconnu à l’Assemblée Edouard Philippe, taclant au passage la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui en était à l’origine.

« Amateurism­e gouverneme­ntal »

Muriel Pénicaud « fera parvenir rapidement d’autres propositio­ns qui seront soumises à concertati­on avec les parlementa­ires et avec les secteurs concernés », a ajouté Edouard Philippe, en réponse à une question du député LR Gilles Lurton sur LCP.

Après ce revirement, ce dernier a dénoncé « l’amateurism­e gouverneme­ntal ». « Le Premier ministre recadre sa ministre du Travail en pleines questions d’actualité, c’est risible », a raillé pour sa part Sébastien Jumel, un des porte-parole des députés PCF.

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