Golovin, le petit prince
Il aura eu besoin d’une saison pour s’acclimater à cette bonne vieille Ligue 1. Dans ce derby enjoué, Aleksandr Golovin a enfin montré toute l’étendue de son talent et fait danser les Niçois qui n’ont jamais su comment s’y prendre pour le contrer. Deux buts magnifiques, une offrande pour Ben Yedder : le Russe a pris les choses en mains et offert un peu de répit à Leonardo Jardim, sur un fil avant ce match. Dans ce milieu à trois bâti pour éviter à Fabregas de s’épuiser à la perte du ballon, Golovin, qui comprend désormais toutes les consignes en français, a été un relayeur habile, un récupérateur actif et un finisseur clinique. Ça fait beaucoup pour un seul homme mais hier soir, on n’a souvent vu que lui et sa crinière blonde dans l’entrejeu. Dans sa zone, Cyprien et Tameze ont toujours eu un temps de retard au pressing, ce qui lui a permis de régaler le Louis-II comme il ne l’avait encore jamais fait.
Son vrai visage, enfin !
Acheté 32 millions d’euros à l’été 2018, l’ancien du CSKA a traversé sa première saison princière sans éclat, bien loin de l’image qu’il avait laissée lors de la Coupe du monde chez lui. Contre l’Espagne, en huitième de finale, on avait été impressionné par sa capacité à répéter les efforts, son aisance des deux pieds et son envie permanente d’aller de l’avant. Or, l’an passé, il n’a jamais vraiment trouvé sa place sur le Rocher, baladé à droite, à gauche pour au final un rendu bien trop éloigné de ses standards et des attentes placées en lui. Trois buts et trois passes décisives, ce n’était pas assez pour une recrue phare. A Reims, le week-end dernier, il avait été le meilleur Monégasque, déjà. Avec Slimani et Ben Yedder, qui ont fait des appels que les Niçois n’ont jamais pensé à faire, Golovin a trouvé des partenaires particuliers. A eux trois, ils ont éparpillé le collectif niçois qui a fini ce derby en puzzle. Au moment d’évoquer sa performance, le chouchou du président Dmitri Rybolovlev a préféré parler du collectif, de la force ce groupe qui n’a donc pas lâché Jardim et des échéances futures. Avec un Golovin de gala et une défense enfin moins bancale, l’ASM peut espérer enchaîner contre Brest, dès samedi.