Le casse-tête des Bleus...
Dix jours sans match, puis deux en quatre jours : l’encadrement du XV de France va devoir ajuster les compositions d’équipes et entraînements en vue des Etats-Unis et des Tonga
Les Bleus sont au repos forcé après un petit match, gagné contre l’Argentine (23-21), contraints de patienter jusqu’en milieu, voire fin de semaine prochaine avant de croiser de nouveau le fer.
« Ça fait un peu bizarre. On a l’impression que c’est un arrêt brutal par rapport à ce qu’on a vécu avant. Mais je pense qu’on va remettre un peu d’intensité (à l’entraînement) cette semaine. On a l’occasion de le faire avec le temps qu’il nous reste » reconnaissait hier Iturria.
Le deuxième ligne a vu juste. Le responsable de la préparation physique Thibault Giroud a concocté quatre séances intenses cette semaine, entrecoupées d’un jour de repos. Les quatre « où on peut vraiment travailler en intensité jusqu’à la fin de la phase de poules », le 12 octobre contre l’Angleterre, explique-t-il. Question compositions d’équipes, les 31 joueurs, y compris sans doute le dernier arrivé, Barassi, devraient avoir du temps de jeu.
Ils seront rapidement fixés sur leur sort. « Deux équipes vont se préparer pour jouer les deux matches en quatre jours » expliquait ainsi samedi soir l’entraîneur des arrières, Jean Baptiste Elissalde.
Impossible n’est pas français
En 2015, les Bleus avaient déjà joué deux matches dans ce laps de temps, contre l’Italie et la Roumanie. Mais huit jours s’étaient écoulés avant le suivant, soit deux de plus que lors de cette édition... La contrainte pour le staff, outre le fait de disposer d’un groupe fermé (31 joueurs), est de maintenir cohésion et automatismes pour ces deux rencontres où la victoire est impérative, de préférence avec le bonus offensif. Impossible a priori, donc, d’envoyer une équipe bis face aux Tongiens pour préserver au maximum les vainqueurs de l’Argentine en vue du Crunch face aux Anglais, avec comme enjeu probable la première place de la poule. Mais a contrario, il faudra garder des forces vives face aux Anglais... Casse-tête en vue donc pour l’encadrement, dont les choix dicteront le travail des préparateurs physiques.
« Si des mecs ne sont pas dans le premier XV de départ mais dans le deuxième, la programmation sera différente car tu auras plus de temps (pour les faire travailler), explique Giroud. Inversement, pour ceux qui font le premier (match) mais pas le deuxième, tu penses déjà à l’après » face aux Anglais.
Vaste éventail de possibilités
« Par contre ce qui va être dur, c’est pour les mecs qui vont être obligés de doubler » les rencontres face aux Etats-Unis et aux Tonga, souligne Giroud.
Il y en aura forcément, surtout devant. Le XV de France dispose seulement de deux piliers gauches, quatre deuxièmes ligne ou six troisièmes ligne. Aucun joueur ne disputera deux fois 80 minutes en quatre jours -- « impossible à ce niveau-là » selon Giroud -- mais l’éventail des possibilités est vaste, le staff pouvant jouer sur le statut (titulaire ou remplaçant) et le temps de jeu. Surtout, le sélectionneur Jacques Brunel et son staff devront ajuster, contre les Tonga, le temps de jeu des joueurs réalisant le doublé en fonction de la rencontre face aux Américains. Ils ne pourront tout prévoir avant. La physionomie du match - facile ou âptre va jouer. Sans parler de la dernière donnée, encore plus impossible à anticiper : les éventuelles blessures...