Petits génies
Ils s’appellent Jose Adolfo, Arthur, Aissatou, Heena, Peter, Kevin ou Jocelyn… Ils vivent au Pérou, en Bolivie, dans le Nord de la France, en Afrique ou en Inde. Ce sont encore des enfants, mais ils pensent qu’on n’est jamais trop petit, trop faible ou trop isolé pour se lever contre l’injustice ou les violences, et qu’il n’est jamais trop tôt pour bien faire.
À sept ans, Jose Adolfo a créé au Pérou une banque coopérative qui permet aux enfants de son quartier de gagner de l’argent en collectant des déchets recyclables. À dix ans, Arthur peint et vend ses toiles pour venir en aide aux SDF de Cambrai. À onze ans, Heena anime un journal pour les enfants des rues en Inde. À douze ans, Aissatou se bat contre les mariages forcés en Guinée, n’hésitant pas à s’interposer elle-même pour les faire échouer. Un autre, en Bolivie, a fondé un syndicat pour les enfants qui travaillent et oblige leurs employeurs à leur laisser du temps pour étudier. Grâce à leur force de caractère et à leur courage, ces enfants font changer les choses partout où les politiques et les humanitaires ont échoué. Gilles de Maistre, réalisateur de Mia et le lion blanc – dont on préfère de loin le travail documentaire –, les a suivis jusqu’en Suède, où un prix récompense chaque année l’action d’un enfant pour le bien commun : « J’ai filmé des enfants soldats, des enfants esclaves, des enfants en prison, des enfants des rues… Je voulais dénoncer ces violences ,explique le réalisateur. Mes images provoquaient émotions et douleurs, mais ça n’a pas changé le monde. Aujourd’hui, je veux mettre en lumière tous ces petits faiseurs d’espoir aux quatre coins du monde et planter des graines positives dans les cerveaux des spectateurs. Leur dire que oui, ces enfants-là sauvent le monde ».