Attentat du -Juillet : le Raid empêche le « héros au scooter » de se suicider
Un impressionnant déploiement policier, le Raid en action, les pompiers en renfort et les autorités sur place. Une intervention particulièrement sensible s’est jouée hier midi, à Nice-Ouest, dans une résidence du quartier de la Corniche-Fleurie. Sensible compte tenu du scénario. Sensible, aussi, au regard du profil du protagoniste. En toute fin de matinée, un homme appelle la police municipale. Il annonce qu’il veut mettre fin à ses jours. Alerte transmise à la police nationale. Les équipages foncent vers les collines de l’ouest niçois. Cet homme en détresse a absorbé des médicaments et s’est retranché chez lui.
Cet homme, c’est Franck, celui que les Niçois connaissent comme « le héros au scooter » depuis l’attentat du 14 juillet 2016. Ce soirlà, Franck avait pris tous les risques avec son deuxroues pour stopper le camion sur la promenade des Anglais. Son geste lui a valu la Légion d’honneur et l’admiration de tous. Mais Franck, rongé par cette nuit d’horreur, a toujours culpabilisé. À son sens, il aurait pu sauver plus de vies encore.
Ce contexte explique l’intervention du maire, Christian Estrosi, et du préfet, Bernard Gonzalez. Aux côtés de la famille de Franck et du Raid, ils tentent de raisonner le quinquagénaire. En vain.
« Qu’on soit tous unis derrière lui »
Au fil des minutes, chacun redoute que ce père de famille ne commette l’irréparable, tout en mettant en péril autrui. Sa résidence a été évacuée, le gaz coupé. À 13 h 35, une détonation retentit. Le Raid a lancé une grenade assourdissante en guise de leurre, pour investir l’appartement. Franck est maîtrisé. À bout de forces, légèrement blessé au pied mais bien vivant, il est évacué vers l’hôpital. L’intervention n’a pas fait d’autre blessé. Soulagement général. Et vive émotion.
« Il va pouvoir être soigné. Manifestement, depuis quelque temps, Franck souffrait. Il faut à présent qu’il puisse se reconstruire », indique le préfet. Le maire, « effondré et ému », constate qu’une stature de héros peut cacher une « immense fragilité ». À ses yeux, «onmesure aujourd’hui qu’il est sans doute une victime non comptabilisée. Il ne mérite pas de porter ce fardeau si lourd et cette souffrance toute sa vie. Il faut qu’on soit tous unis derrière lui. Il ne va pas falloir le lâcher. »