Politiquement Indiscret
La statue qui fâche
L’exposition, à la Biennale d’art contemporain sacré de Menton, de la statue Notre-Dame des Innocents de l’artiste néerlandaise Daphné du Barry, représentant une vierge, sept bébés et foetus morts à ses pieds, un texte à l’appui invitant les femmes ayant avorté à la repentance, a fait réagir les tenants de la laïcité. Dans la foulée du Planning familial et du Collectif pour les droits des femmes, La Fédération de la libre-pensée a regretté que cette sculpture, certes installée dans un lieu privé, le parvis du Grand Hôtel des Ambassadeurs, soit visible de la rue. « La Libre-Pensée a toujours affirmé son attachement à une totale liberté d’expression. Mais une oeuvre installée à l’extérieur du lieu d’exposition, en vue d’en faire un lieu de pèlerinage pour ceux qui n’acceptent pas que les femmes disposent librement de leur corps, constitue une provocation mêlant de façon répugnante religion et condamnation de l’avortement ». Même son de cloche du côté du mouvement de gauche Ensemble !, par la voix de son porte-parole azuréen Arthur Leduc : « Nous sommes opposés à la censure artistique. Mais il faut rester vigilant pour défendre et étendre les droits des femmes à disposer de leur corps. A l’heure où, sous la pression de l’extrême droite ou des hiérarchies religieuses, des Etats autoritaires, dans plusieurs régions du monde, s’en prennent de plus en plus aux droits démocratiques en général et d’abord aux droits des femmes, des LGBT et des minorités, nous sommes plus que jamais féministes et nous le resterons tant qu’il le faudra ! »
La présidente de la Biennale, Liana Marabini, a pour sa part déploré
« une demande de cacher une oeuvre d’art qui s’apparente à une action réactionnaire et honteuse, digne des pires dictatures nazi-communistes ».
Le PS garde Nice pour la fin
Les militants socialistes se sont prononcés localement, jeudi, pour désigner leurs chefs de file en vue des municipales dans plusieurs villes. Sont ainsi d’ores et déjà investis Michel Hugues à Cannes, Chantal Chasseriaud au Cannet, Pierre-Marie Carlier à Grasse, Karim Benhamahoum à Cagnes-sur-Mer, Marc Orsatti à Saint-Laurent-du-Var, Anne Alunno à Carros, Marc-Antoine Orsini à La Trinité et Frédéric Pellegrinetti à Menton. Le vote concernant la ville de Nice a quant à lui été repoussé, face à une situation devenue compliquée : Patrick Allemand, l’ancien premier vice-président de la Région, et Xavier Garcia, premier secrétaire départemental du parti, sont tous les deux sur les rangs. La situation sera tranchée soit par un vote des militants, soit par une décision du bureau national du PS.
Un marcheur très mobile
Lorsqu’il était député, le centriste niçois Rudy Salles avait pris le pli de sillonner très régulièrement sa circonscription à bord d’un mini-bus. Le député LREM Loïc Dombreval a décidé de faire revivre le concept, mais… en se passant du minibus.
Il va aller à la rencontre des habitants de la deuxième circonscription au gré de « permanences mobiles » dans diverses salles communales, à Saint-Léger, La-Croix-sur-Roudoule et Puget-Rostang pour commencer.
« L’objectif de ces permanences sera d’écouter, d’accompagner les citoyens dans leurs difficultés, d’évoquer les enjeux de la circonscription, de leur présenter les projets de loi en préparation, de créer de véritables moments d’interaction avec les habitants », vante-t-il.
■ Estrosi-Sassone demande une révision de Bloctel
Un dispositif existe, Bloctel, pour bloquer les appels de démarchage téléphonique auprès des personnes volontairement inscrites au préalable. Mais dans les faits, son efficacité s’avère toute relative. C’est pourquoi la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone (LR) a demandé au gouvernement d’en peaufiner le mécanisme.
« En effet, explique-t-elle, si les entreprises qui démarchent par téléphone doivent mettre à jour leur fichier clients, une étude du Conseil national de la consommation a démontré que peu d’entreprises le font, en raison d’un coût élevé de consultation du fichier Bloctel qui est facturé entre et euros par an, puisqu’il dépend d’une société privée. Entre baisse des prix de la consultation du fichier Bloctel pour les entreprises volontaires ou bien renforcement des sanctions contre les entreprises peu scrupuleuses, il faut réviser le système. »
■ Frugalité heureuse et banque d’échange
L’Azuréen Jean-Marc Governatori, secrétaire national de l’Alliance écologique indépendante, le chanteur Francis Lalanne et Caroline Roose, nouvelle eurodéputée verte élue sur la liste EE-LV de Yannick Jadot, ont lancé l’automne dernier une banque d’échange en ligne. Celle-ci s’alimente désormais en échanges, voire en dons, région par région, à l’adresse banquesechanges.com. « Après des millions d’années d’humanisation, après des millénaires de nouvelles techniques, après tant d’expériences heureuses et malheureuses, avec des possibilités de communication exceptionnelles, nous aurions dû améliorer notre sort et celui de nos jeunes. Nous préparons pourtant notre extinction. Nous pouvons changer de logiciel. Les gouvernants partout dans le monde cherchent des solutions mais toujours dans la compétition, le consumérisme, l’individualisme, le machinisme à outrance et le productivisme. Les solutions se trouvent, au contraire, dans la responsabilité individuelle et collective, dans le respect des différences, dans l’autonomie et la coopération », plaide Jean-Marc Governatori, militant inlassable de la « frugalité heureuse ».
« Les ressourceries, les repair-cafés, les Sel, les monnaies locales, les jardins urbains sont les compléments indispensables à notre banque d’échange. Elle améliore le pouvoir d’achat de tous ses membres, leur savoir d’achat, leur réapprend à réduire leur vouloir d’achat et à recréer des liens .»
■ Quotas migratoires : Dumas en réfère à Mazeaud
En charge des questions migratoires au bureau national du PCF, l’élue municipale antiboise Cécile Dumas dénonce « l’illusion des quotas » qui ne sert à ses yeux qu’à hystériser le débat sur l’immigration.
« Il existe déjà des quotas par métiers pour l’immigration de travail, sous la forme d’une liste des métiers sous tension prise par arrêté ministériel », rappelle Cécile Dumas, qui estime que la vision utilitariste de l’immigration déclinée par le Premier ministre relève de la volonté de contrôler les flux migratoires, « une politique illégale au regard du droit et qui n’apporte aucune solution à la crise de l’accueil des réfugiés », estime-t-elle. Et de rappeler qu’en , une commission présidée par Pierre Mazeaud, l’alpiniste gaulliste, avait rendu un rapport écartant l’instauration de quotas d’immigration, en jugeant qu’un tel dispositif «ne serait pas utile à la maîtrise des flux d’immigration professionnelle, serait inefficace contre l’immigration irrégulière et impossible à réaliser, d’un point de vue constitutionnel et conventionnel, pour l’immigration familiale ».
L’élue communiste regrette que, lors du débat sur l’immigration, il n’ait pas été davantage question de
« la régularisation des travailleurs sans papiers, du renforcement des structures d’accueil, du respect scrupuleux du droit international, du soutien aux associations de solidarité venant en aide aux migrants et aux ONG qui sauvent des milliers de vies ».
■ Trois listes UPR aux municipales
L’Union populaire républicaine du « Frexiteur » François Asselineau, qui fut candidat à la présidentielle de (, % des voix), a décidé de présenter des listes indépendantes dans quarante-quatre villes françaises aux municipales.
Dans les Alpes-Maritimes, l’UPR aura trois candidats : Benjamin Michaud à Nice, Jean-Luc Annone à Cannes et Michel Morgana à Antibes.