Nice-Matin (Cannes)

Lourd tribut à Pégomas

Le nombre de maisons inondées n’est pas encore connu. Les zones bordant les cours d’eau, comme les chemins de Cabrol et des Sausserons le long de La Siagne, ont été durement touchées

- MARIANNE LE MONZE

De l’eau bourbeuse jusqu’à plus d’un mètre. Sur les murs, la limite est encore bien visible. Les habitants du chemin de Cabrol et du chemin des Sausserons, à Pégomas, sont encore sous le choc et sous la pluie dimanche matin : « L’eau est montée tellement vite. Je suis montée me réfugier chez mes voisins », témoigne Isabelle, l’oeil humide, au Domaine de l’Estello privé d’électricit­é. Là comme ailleurs les résidents, leurs amis, familles et voisins raclent boue et eau piégées dans leurs appartemen­ts et villas. « En rez-de-chaussée, on est tous sinistrés », résume un riverain, dégoûté. Les va-et-vient des brouettes chargées de boue ne cessent pas.

La nuit dans la voiture

Philippe montre son jardin : « Il y avait les eaux de la Siagne partout. Dans la maison, c’est monté à au moins 40 centimètre­s », constate-t-il avant de prendre l’appel de son assureur. Certains découvrent l’ampleur des dégâts seulement dimanche matin à la réouvertur­e des nombreuses routes inondées depuis samedi après-midi. C’est le cas de Nathalie, qui a dormi sur son lieu de travail, une maison de retraite, à Grasse. De Mereddef aussi qui, lui, a dormi dans sa voiture à deux pas de son appartemen­t : « Impossible de passer. Le niveau était trop haut sur le chemin de Cabrol. Ce matin, des copains de La Bocca sont venus m’aider à nettoyer. »

Au fond du chemin de Cabrol, le chemin des Sausserons est sous une épaisse couche de boue et l’eau stagnante. Coincés entre le massif du Tanneron et ses ruissellem­ents, et la montée des eaux de la Siagne, maisons individuel­les et lotissemen­t de Cabrol ont souffert. « On a quasiment tout perdu ,ditun occupant du numéro 40 la voix tremblante. Heureuseme­nt notre enfant est en sécurité. »

Plus d’inondation depuis 

Les riverains s’inquiètent : « depuis 2014, on n’avait plus de problème. » Et s’interrogen­t sur les dragages des vallons…

« On a fait pas mal de travaux d’endiguemen­ts de la Mourrachon­ne et sur les ponts de Grattesac, ainsi que sous le rond-point de l’Éléphant. On n’avait plus été inondé depuis 2014. En 2015, nous n’avions pas eu de problème. On s’était habitué », explique Gilbert Pibou, qui est venu dimanche à la rencontre des personnes hébergées au cours de la nuit de samedi au centre d’accueil organisé dans la maternelle Jules-Ferry. Trentesept personnes y ont passé la nuit ou quelques heures. Dans la matinée, hier les services communaux et la police municipale, dont les membres ont eux aussi été sinistrés, comme Olivier Seviolla dont la famille, quartier Cabrol, s’est réfugiée au premier étage, se chargeaien­t de rapatrier chacun chez soi ou chez des amis.

Christophe Cognard, de La Roquette

Avec mon fils de  ans, Louka, nous avons été évacués dans la nuit de samedi à dimanche par les pompiers. Et j’ai trouvé refuge ici au centre d’accueil de Pégomas. Nous habitons chemin Saint-Georges à La Roquette-sur-Siagne. Le coin a été complèteme­nt inondé et coupé du monde. Les pompiers ont tenté une première évacuation avec un camion, mais il s’est pris un fossé. Nous étions neuf dedans avec les pompiers. Une partie sur le camion et d’autres à l’intérieur. Il y avait des enfants et des chiens. On a dû sortir et attendre qu’une barque nous évacue. On est arrivé au centre vers minuit.

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L’eau et la boue ont recouvert les rez-de-chaussée des habitation­s des chemins de Cabrol et des Sausserons en bordure de Siagne. (Photos M.L. M.

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