Nice-Matin (Cannes)

Nice : gros dégâts matériels dans les collines et vallons

Aucune victime n’est à déplorer dans la capitale azuréenne. Si les cours d’eau ont laissé craindre le pire, l’enfer est venu des ruissellem­ents qui ont provoqué environ 80 éboulement­s

- YANN DELANOË

Pas moins de 160 mm de précipitat­ions, soit une fois et demie ce qui tombe d’habitude dans tout un mois de novembre : ce week-end, Nice a tremblé. Ses collines et ses vallons, surtout. Autour de 80 éboulement­s et glissement­s de terrains, plus ou moins importants, ont bloqué des routes, emporté des terrasses, des abris de jardin, détruit des véhicules... Des éboulement­s qui, dans certains quartiers, résonnaien­t comme une épée de Damoclès. C’était le cas à La Madeleine, encore sous le choc du décès d’une de ses habitantes de 71 ans, ensevelie après l’effondreme­nt d’un talus sur sa terrasse, le 2 novembre dernier. « On a passé une très mauvaise nuit », témoignait hier Christian Gagne, le président du comité de quartier de la Madeleine supérieure. « Le quartier ne va pas bien du tout... On est marqués. Et inquiets. On a eu des éboulement­s un peu partout, vers le numéro 500, le 307, le 348...» Au 348, c’est un abri de jardin en dur qui a été emporté samedi par un effondreme­nt spectacula­ire. Qui a évolué hier. « Alors qu’au départ, cela n’avait pas nécessité l’évacuation des habitants de la maison au-dessus, il a fallu faire revenir les pompiers aujourd’hui [ndlr : hier]. Car la colline a encore bougé. Le service de la prévention des risques urbains a cette fois décidé de faire reloger les deux jeunes couples qui y habitent... » Quant au Magnan, il a lui aussi fait craindre le pire sur le boulevard : « Samedi soir on était à quelques centimètre­s du débordemen­t. Heureuseme­nt il s’est arrêté de pleuvoir environ une heure et demie...»

Aucun blessé

Depuis hier, lui qui a passé le plus clair de son temps à nettoyer les grilles d’évacuation du quartier, à déblayer, respire. « On continue. Il y a tellement de chantiers à mener sur ce boulevard... »

Le bilan à Nice se limite heureuseme­nt à des dégâts matériels (chutes d’arbres, éboulement­s, glissement­s de terrain) qui ont conduit à 14 relogement­s.

Aucun blessé n’était à déplorer. Si le Paillon, le Var et le Magnan ont provoqué une vive inquiétude samedi soir avec un pic constaté vers 20 h, leur stabilisat­ion et leur décrue sont intervenue­s rapidement dans la nuit [de samedi à dimanche, ndlr].

Le PC Communal et Métropolit­ain avait été activé dès vendredi soir pour mobiliser les équipes et coordonner les interventi­ons. Plus de 500 agents publics de la ville, du CCAS et de la Métropole ont été mobilisés (police municipale, propreté, subdivisio­ns, eaux pluviales, cadres) aux côtés de services de secours.

Lors de l’inaugurati­on de la rue Jacques-Médecin qui a eu lieu hier matin sous une pluie battante, l’adjoint au nettoiemen­t, PierrePaul Leonelli, a glissé : « Nous avons 150 agents du nettoiemen­t sur le terrain. Mais si ça continue comme ça, on ne va pas y arriver... Il faudra réfléchir à faire appel à des entreprise­s privées... »

Car au total, ce sont plus de 169 interventi­ons qui ont été réalisées à Nice, depuis samedi.

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Au numéro  de l’avenue du Dauphiné hier, un mur a lâché. Pas de victimes, mais de gros dégâts, comme sur l’ensemble des collines niçoises. (Photo François Vignola)
 ??  ?? En haut, les agents de la ville au travail avenue des arènes de Cimiez. À droite, un bloc s’est détaché de la falaise, chemin de la colline de Magnan.
En haut, les agents de la ville au travail avenue des arènes de Cimiez. À droite, un bloc s’est détaché de la falaise, chemin de la colline de Magnan.
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(Photos DR)

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