Nice-Matin (Cannes)

Nice : pourquoi ça coince ?

Le Gym a longtemps fait peine à voir sur la pelouse de Lyon (défaite 2-1 face à des Gones réduits à 10). Il faudra encore réagir, samedi contre Angers, sous peine de retomber dans la crise

- VINCENT MENICHINI ET WILLIAM HUMBERSET

Parce que Vieira est dans le flou

A Lyon, il a subi de plein fouet les prestation­s apocalypti­ques de certains de ses garçons. Alors qu’il a toujours eu tendance à les protéger, hormis après l’éliminatio­n honteuse au Mans, Vieira a dénoncé « des pertes de balles inacceptab­les ». Il n’a pas osé le citer mais il pensait fort à Stanley Nsoki qui l’a rendu dingue en seconde période après une nouvelle passe mal assurée. Vieira a parlé de suffisance. Arrivé à Nice en juin 2018, il n’est toujours pas parvenu à donner une identité de jeu à son équipe. Ses schémas tactiques varient du 4-3-3, au 3-4-3 en passant par le 4-4-2, comme samedi à Lyon. La saison dernière, c’était tout pour la défense, Atal et Saint-Maximin. Cela a plutôt bien marché, avec des victoires par un but d’écart à la pelle mais très peu de prestation­s marquantes. Depuis fin août, il dispose d’un réservoir offensif plus conséquent, ce qui ne lui a pas encore permis d’enflammer l’Allianz qui, à l’inverse, ne cesse de se vider. Car c’est parfois désespéran­t de suivre un match du Gym qui a perdu plus d’un match sur deux cette saison. Sous contrat jusqu’en juin 2021, Vieira a le soutien de Julien Fournier, avec qui il s’était sérieuseme­nt brouillé durant la période du rachat, tout comme celui de Jean-Pierre Rivère. Pour le moment, INEOS se range derrière l’avis du binôme.

Jusqu’à quand ?

Parce que ce groupe ne dégage rien

Le pire dans tout ça, c’est ce que dégage (ou pas) ce collectif. A Lyon, Nice a perdu contre une très faible équipe lyonnaise, réduite à dix dès la première période. Après le match, Vieira a vu du mieux dans l’expression collective et notamment dans le domaine offensif. Encore heureux… Depuis le début de saison, c’est morne plaine devant quand Atal ne fait pas des miracles. A gauche, Ganago a enchaîné une deuxième prestation insignifia­nte. Ounas a montré qu’il avait un talent certain et Dolberg un sens du but inné. Mais ce n’est pas assez pour prétendre se mêler à la lutte pour l’Europe. A la mitemps, Lees-Melou, irréprocha­ble dans l’investisse­ment, a confié que son équipe dormait. Lui est réaliste, à l’inverse de ses partenaire­s interrogés après le match qui ont trouvé que Nice avait été « au-dessus de Lyon ». Mais bien sûr...

Parce que les cadres décrochent

A Lyon, Boudaoui, dont c’était la première titularisa­tion en Ligue 1, a fait preuve de caractère et d’allant. Au milieu, Cyprien et LeesMelou ont beaucoup couru et proposé, sans avoir réellement une influence sur les débats. Si Nice a pris l’eau en première période, c’est parce que sa défense a perdu pied. La saison dernière, ce secteur faisait la force des Aiglons autour de Dante, Herelle et Sarr. En fin de contrat en juin prochain, ce dernier n’est plus dans les petits papiers de Vieira avec qui il entretient une relation distante. Relancé en seconde période après la blessure de Herelle, coupable d’un tacle non maîtrisé dans sa surface, Sarr a rejoué dans l’axe, son poste de prédilecti­on, où il ne joue pratiqueme­nt plus. Son départ pour 0 euro en juin prochain semble être une issue inéluctabl­e, hélas… Adrien Tameze était, lui, un relais de Patrick Vieira dans le groupe depuis l’arrivée du coach. Auteur d’un geste d’humeur lors de la déroute au Mans, le milieu de terrain a provoqué la colère de son entraîneur et littéralem­ent disparu des radars depuis. Son absence du groupe à Lyon, malgré un retour dans le groupe contre Bordeaux, est la confirmati­on d’une réelle cassure entre les deux hommes. Indéboulon­nable et prolongé de deux saisons par le duo RivèreFour­nier juste avant de partir en janvier dernier, Dante n’est pas dans la forme de sa vie. A gauche, Nsoki est complèteme­nt passé au travers. Après le penalty concédé contre Bordeaux, ça commence à coûter beaucoup de points...

Parce que les recrues déçoivent

Alors, certes, elles sont arrivées fin août, mais les recrues sont décevantes depuis le début de saison. Elles ont pourtant coûté très cher, plus de cinquante millions d’euros au total pour Ounas, Claude-Maurice, Dolberg, Nsoki et Boudaoui L’attaquant danois a tout de même marqué trois buts en neuf matchs de Ligue 1, ce qui n’est pas catastroph­ique. Il paraît toutefois souvent isolé sur le front de l’attaque. Garçon discret, voire timide, il est proche de Sarr dans le groupe avec qui il peut parler anglais mais ne semble pas non plus très épanoui depuis son arrivée sur la Côte.

Acheté quinze millions d’euros, Claude-Maurice n’a pas joué à Lyon en raison d’une lésion au mollet. Cette blessure contractée avant la réception de Bordeaux a stoppé sa montée en régime. Arrivé sur la pointe des pieds, il n’a encore jamais été décisif sous le maillot niçois, ce qui ne peut pas faire bon effet. En défense, Nsoki a trop d’absences pour s’affirmer comme le taulier qu’il prétend être. A lui de se remettre en question. Ounas, Boudaoui et Thuram ont trop peu joué. Pour l’heure, le mercato est tout sauf une réussite. Celui de la saison dernière ne l’avait pas été non plus avec les arrivées coûteuses de Danilo et Myziane (18 millions d’euros pour les deux) qui ne se sont jamais imposés.

 ?? (Photo AFP) ?? Le capitaine du Gym, Dante, ne parvient pas à retrouver son niveau et c’est toute la défense du Gym qui vacille.
(Photo AFP) Le capitaine du Gym, Dante, ne parvient pas à retrouver son niveau et c’est toute la défense du Gym qui vacille.
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