Michel Morgana : « Pour enraciner notre parti »
Pour le candidat de l’UPR, parti anti européen, « cette première participation aux municipales est l’occasion de mieux faire connaître nos idées »
Michel Morgana le reconnaît sans problème. Sa candidature aux élections municipales participe à une « stratégie » nationale de son parti, l’Union Populaire Républicaine (UPR), construite par son leader emblématique François Asselineau, lui-même candidat, pour l’instant malheureux, à la course aux présidentielles. Pour la première fois depuis sa création en 2007, le parti « de libération nationale » présente des candidats dans près d’une cinquantaine de villes. « Pour mieux faire connaître nos idées ». Dont la principale, « marque de fabrique » de l’UPR : sortir la France de l’euro et de l’Union européenne
Qui compose votre liste ?
Elle est en cours d’élaboration. Tout comme notre programme. Je suis entouré d’hommes et de femmes issus en grande partie du milieu associatif. Dans des domaines variés, caritatif, artistique, etc. C’est un milieu que je connaissais peu et c’est enrichissant.
Mais encore...
Il y a des commerçants, des employés, dans le privé et dans l’administration, des policiers, des chefs d’entreprise... Tous veulent s’investir et ne se retrouvent pas dans les partis politiques actuels, quelle que soit leur orientation. Il y a beaucoup de déception par rapport à la vieille politique. Nous voulons prouver que la politique, c’est autre chose. Pas un mandat auquel on s’accroche parce que cela paye bien.
Vous pensez au maire actuellement en place ?
Je suis né à Antibes et, à part les années où j’ai travaillé à Paris et à l’étranger pour des banques, avant de changer de voie pour des raisons familiales, j’ai vu l’évolution de la ville. J’ai beaucoup de respect pour la personne de Jean Leonetti. C’est un humaniste. La loi qui porte son nom sur la fin de vie en est la preuve. Et, je dis que si un maire est réélu plusieurs fois, comme c’est son cas, c’est qu’il a dû réaliser quelque chose de bien ! Mais, on peut aussi s’interroger sur ce cinquième mandat et une forme d’usure. Il est peut-être temps de passer le relais.
L’UPR penche vers la droite, disons, affirmée ?
C’est faux ! Le ministère de l’intérieur nous a toujours classés pour les échéances électorales en « divers ». Au-dessus des clivages droite-gauche, justement. La preuve c’est que des militants tant du Rassemblement National que de la France Insoumise nous ont rejoints. Nous sommes les seuls à expliquer, avec des arguments valables, pourquoi il faut sortir de l’euro et de l’Europe, par la voie juridique, comme les Britanniques. Le RN et la FI ne font que critiquer.
Le programme national de l’UPR va être calqué localement ?
L’UPR a besoin d’être enraciné, plus proche des citoyens, de l’économie locale, des problèmes locaux etc, pour mieux expliquer son programme qui, et ce n’est pas que cela, bien sûr, est surtout axé sur l’urgence d’un « Frexit » (NDLR : la sortie de la France de la communauté européenne). Le pays doit redevenir souverain, notamment pour retrouver une économie fiable, sans suivre des règles édictées à Bruxelles par des personnes qui ne sont pas élues. Appliquer et décliner ce programme supra dans une collectivité est possible.
Le référendum d’initiative locale est l’une des mesures phares ?
Prenons l’exemple d’Open Sky [projet porté par la mairie de Valbonne]. Ce projet est de plus en plus décrié. Une pétition a recueilli plus de signatures ! Il est anormal de ne pas demander l’avis de la population. Si un projet de port en eau profonde est sur les rails, pour accueillir d’importantes unités, l’avis des Antibois devra être recueilli. Il y a un impact économique, environnemental dans ces projets.
Vous insistez sur le devoir de transparence des élus
Nous allons intégrer les règles d’Anticor pour l’éthique en politique. Au niveau local, cela passe par une transparence totale : communication de toutes les sommes perçues dans le cadre d’un mandat, des avantages en nature, du CV de chacun, etc. Pour montrer que les gens intègres existent encore en politique.
Comment va se dérouler votre campagne ?
Nous organisons des cafés citoyens. Nous allons bientôt distribuer des tracts et parler avec les Antibois. Il n’y aura pas de meetings. Une question de budget pour louer une salle. Nous sommes un parti avec peu de moyens.
Que disent les Antibois dans votre taxi ?
Ils parlent des incivilités, des problèmes que l’on rencontre dans d’autres villes. Mais, beaucoup disent qu’Antibes est trop bétonné. Certains appellent même le maire « Bétonneti » ! C’est vrai que les constructions ont été nombreuses et le sont encore. Notamment sur les hauteurs où il y avait des serres. Il est temps de freiner, maintenant.