Arnaud Delcasse veut être le visage d’une gauche unie
L’entité « Pour une alternative sociale, citoyenne et écologique à Antibes-Juanles-Pins » souhaite rassembler pour incarner « la liste unique à gauche » en 2020
Surprise ! S’il semblait évident aux observateurs de voir l’élue PCF Cécile Dumas porter le « rassemblement contrant l’hégémonie de la droite locale et gouvernementale ainsi que de l’extrême droite » pour les municipales antiboises, il n’en est rien. Pour autant la conseillère municipale – également responsable des enjeux migratoires au sein du conseil national de son parti – fait partie de l’aventure « Pour une alternative sociale, citoyenne et écologique à Antibes-Juan-les-Pins ». Mais c’est bel et bien Arnaud Delcasse (Gauche républicaine et solidaire) qui prend le rôle de tête de liste. Un choix présenté comme un message fort de transition : « Nous avons une génération qui laisse place à une autre génération. C’est le lien. Mais c’est aussi le mélange entre l’expérience des anciens élus, des élus sortants et des gens qui ne l’ont jamais été. »Un« mix » qui devrait être également présent sur les bulletins estampillés des couleurs de l’entité en mars prochain. Aux côtés d’Arnaud Delcasse donc, deux ex-colistières. Cécile Dumas qui a partagé avec lui l’affiche des législatives de 2017 (1) pour un combo, et Nora Choubane avec qui il a défendu l’alliance PS-EELV lors des cantonales de 2015 (2). Toutes deux officient en tant que porte-parole : « On laisse tout ouvert pour l’instant .»
Bref, on n’en saura pas plus sur la shortlist ! Mais on découvre un trio qui lance une nouvelle étape dans la campagne. Si la liste du mouvement n’est pour l’instant pas encore définitive – tout comme ses étiquettes –, les axes, eux, semblent bel et bien clairement dessinés. Avec, en premier lieu, le réchauffement climatique et la transition écologique : « Avec la gratuité des transports en commun. Mais également des aménagements nécessaires aux risques naturels. Il va falloir faire un grand plan avec des prospectives sur les risques naturels concernant Antibes et la Communauté d’agglomération Sophia Antipolis. »
Prenant exemple sur les intempéries du 23 et 24 novembre, Cécile Dumas résume l’idée-force : « On ne peut pas à chaque inondation réparer d’un bout de ficelle les dégâts à grands coups d’argent public alors que tout est effacé quelques années après. » L’urgence ? « Des moratoires sur l’imperméabilisation des sols. On voit aussi que les buses d’autoroute n’ont toujours pas été changées ! À cause de ce rafistolage, on a une économie extrêmement fragile. Il faut prévoir les grands travaux à faire pour répondre à la prévention. »
Assis dans un établissement de la place Charles-Cros des Semboules, le trio explique sa présence ici comme n’étant pas due au hasard:« C’est le quartier qui n’a plus de mairie annexe et plus de poste. Il faut des mairies annexes dans tous les quartiers et du personnel. Donc arrêter la réduction du nombre de fonctionnaires. » Se définissant comme « un pôle de rassemblement de la gauche et de l’écologie », l’entité met également en avant son souhait de développer « l’implication citoyenne » : « Elle ne se résume pas aux comités de quartier de Jean Leonetti. Et justement les mairies annexes peuvent y participer en informant la population sur papier et pas uniquement sur Internet. » Autre thématique clé de leur engagement : le logement. Social. L’hébergement. Inconditionnel. « Après 20 ans de loi SRU, arriver péniblement à 10 % de logements sociaux c’est la preuve que la volonté politique n’y est pas. Alors que de nombreuses familles n’arrivent pas à se loger. Nous sommes dans une ville riche, il faut que cette richesse ruisselle vers le peuple. »
Et justement, en parlant domiciliation… Quelle sera l’adresse de la liste pour la campagne à venir ? « Ce sera le local de l’avenue Pasteur. » Un changement d’enseigne sur la devanture s’impose au numéro 10 alors, puisque l’historique fief du PCF accueille le rassemblement pour les mois à venir. « C’est un lieu connu par beaucoup d’Antibois qui cherchent la solidarité et la liberté de parole. On ne va pas rompre les habitudes de certaines personnes. Et nos partenaires ont bien évidemment accepté. » Tout un symbole pour le mouvement qui se veut être « une majorité alternative ». Pour autant, rien ne semble figé comme le souligne Arnaud Delcasse : « Ona voulu avancer pour aller à la rencontre de la population. Les discussions devront perdurer pour peser dans le conseil municipal et également à la Casa. » La technopole occupe également leurs réflexions : « Sophia Antipolis s’adapte très bien au capitalisme. Maintenant il faut l’adapter au partage des richesses et au respect de la planète. »
Des lignes communes pour trois personnalités venant de partis différents. « On se connaît bien pour nos engagements communs, mais aussi pour nos oppositions », reconnaît Arnaud Delcasse en faisant sourire ses deux consoeurs : « C’est aussi ça la diversité ! Lors des précédentes élections municipales nous n’étions pas sur la même liste. » Ce qui les unit ? « Des valeurs sociales et écologiques » mais également « le sens des responsabilités »:« On a vu que l’on ne pouvait pas partir éclatés. Les précédentes élections l’ont montré. Il faut que l’on arrive à une liste unique à gauche. C’est aussi un gage de crédibilité. »
1. Récoltant 2,57 % des voix.
2. Récoltant 12,5 % des voix pour Antibes 2.