Nice-Matin (Cannes)

Il frappe un « ami » à coups de barre d’haltères

Un homme de 29 ans a roué de coups son ami, lui fracturant les côtes et le bassin. Il le soupçonnai­t – à tort – de lui avoir volé son portefeuil­le. 12 mois de prison

- J.S.

Il était environ 22 h, le 22 novembre dernier, dans une résidence à Cannes, lorsque les voisins de Jonathan, un Niçois de 29 ans avaient appelé la police, alertés par des cris et le vacarme d’une dispute.

Arrivés sur les lieux, les agents avaient découvert, dans la cage d’escalier, entre le deuxième et troisième étage, un jeune homme gisant sur les marches. Ils avaient constaté « qu’il était dans l’impossibil­ité de se mouvoir ».

Et pour cause. Le médecin légiste diagnostiq­uera une fracture des côtes et du bassin entraînant 21 jours d’ITT. Jonathan avait reconnu avoir battu son ami qui lui rendait visite, à la suite d’un différend résultant d’un motif futile.

Des préservati­fs étalés sur le sol

Il l’avait en effet soupçonné de lui avoir volé son portefeuil­le. C’est en voulant payer le livreur de pizzas ou de bouteilles d’alcool, selon les versions, que l’agresseur avait fait ce constat désagréabl­e. En comparutio­n immédiate, lundi, devant le tribunal correction­nel de Grasse présidé par Laurie Duca, on lui demandait de s’expliquer sur ce qui avait motivé un tel déchaîneme­nt de violence.

« On a retrouvé votre ami en caleçon sur le palier. Vous l’avez frappé violemment avec une barre d’haltères. Vous auriez pu le tuer. Et puis vous avez saccagé l’appartemen­t qui est loué par votre compagnon et dans lequel vous résidiez pendant son absence. Les photos du saccage sont édifiantes. Tout est détruit, il y a des préservati­fs étalés sur le sol. Et puis le fameux portefeuil­le, il était visible, posé près d’une cafetière et il était intact. Que s’est-il passé ? » demande le magistrat.

« On a bu tous les deux - (0,49 mg par litre d’air expiré pour l’agresseur) – j’ai cherché l’argent. Pour moi, j’avais tout fouillé. Et puis j’ai pété les plombs ! », déclarait-il. « Le portefeuil­le était en évidence. Il y a une disproport­ion entre le motif de l’incident et la violence de l’agression. Mesurez-vous la dangerosit­é de votre comporteme­nt ? Votre version semble surprenant­e », poursuit le président.

« Je ne bois jamais, en fait. Il ne voulait pas sortir de la maison. Il s’est mis face à moi. Je me suis senti menacé. »

Avec 7 mentions à son casier judiciaire notamment pour des violences, conduite en état d’ivresse et vols aggravés, Jonathan est employé comme intérimair­e et installe des sapins de Noël. Il consomme cinq à six joints par jour selon lui. Pour le Procureur de la République Valérie Tallone : « On a cru un moment que le pronostic vital de la victime était engagé. Je ne comprends pas ce débordemen­t de violence ! » Elle requiert 12 mois de prison sans mandat de dépôt.

Abusé pendant son adolescenc­e

Aux intérêts de son client Me Aziza Dridi déclarait : « Les faits sont reconnus, il les regrette. On a abusé de lui dès ses 15 ans. Il m’a dit : “Je me suis senti trahi”. Il a fait 14 tentatives de suicide. Il assume son orientatio­n sexuelle. »

Elle demandait la clémence du tribunal avec une peine aménageabl­e. Celui-ci condamnera Jonathan à 12 mois de prison dont 6 avec sursis mise à l’épreuve pendant 2 ans avec mandat de dépôt et obligation de soins et de travail.

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(Photo illustrati­on N.M.) « On a bu tous les deux. J’ai pété les plombs », raconte l’agresseur à la barre.

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