Les Gilets jaunes à l’aide des sinistrés
Mardi dans les petites rues de La Napoule, quartier dont les habitants ont été particulièrement touchés par les inondations, les dernières rues encore souillées par la boue étaient sillonnées par des silhouettes à la couleur familière. En effet, des gilets jaunes étaient venus de toutes les communes avoisinantes et même des Bouches-du-Rhône pour donner un coup de main à celles et ceux qui en avaient besoin. Toute la journée, armés de raclettes, pelles, balais ou serpillières, ils ont nettoyé les garages, caves et maisons, en équipe avec les services techniques de la ville et la Croix-Rouge. Les « Gilets jaunes TPE/PME » se réjouissent de montrer le côté positif d’un mouvement qu’ils estiment souvent caricaturé. « C’est une belle fraternité et solidarité qui renaît à cette occasion entre les différentes associations de bénévoles, les Gilets jaunes et les élus, car la ville et son maire Sébastien Leroy nous ont bien aidés », se réjouit Bernard.
« Nous voulons redonner du pouvoir aux maires »
Marc, son collègue du mouvement des Gilets jaunes Cannes/Mougins ajoute, plus radical : « C’est un pied de nez au gouvernement qui veut instaurer l’individualisme, on veut lui prouver qu’il s’est trompé et que l’on ne lâchera rien », assène-t-il. Ensemble ils réclament « une vraie démocratie au niveau local, redonner du pouvoir aux maires, mais avec un “bureau citoyen” qui permettrait à chacun de participer aux décisions qui le concerne ». Ils appellent dans ce sens à la mise en place d’un RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne) tant au niveau local que national. Présente également sur les lieux, « l’association des retraités gilets Jaunes unis » regroupe de nombreuses professions. « Nous sommes en train de tous nous organiser pour constituer le moment venu des confédérations, une seule si possible, et sans récupération par les politiques », précise, bottes aux pieds, cet ancien gendarme à la retraite. « Vous pouvez dire qu’ici, dans la boue et auprès des habitants sinistrés, nous n’avons été importunés ni par les CRS ni par les black blocs », ironise le retraité dans un sourire. Croisé rue des Hortensias, devant sa maison, jet d’eau à la main, Eric vit sa seconde inondation en quatre ans. «Pourmoi ça va, j’ai appris des leçons de la dernière inondation, dit-il philosophe. Ici, nous sommes très exposés aux crues du Riou. C’était déjà le cas en 2015, il faut absolument remonter les berges ! », explique le résident qui ajoute : « Tous ces bénévoles, jeunes, gilets jaunes, Croix-Rouge, services de la ville (etc.) c’est formidable ! »