« Tout le plaisir de la langue de Molière »
Après avoir joué Richard III - Loyaulté me lie, en janvier 2018, Jean LambertWild revient sur la scène du Théâtre de Grasse avec son clown blanc pour interpréter Dom Juan ou le festin de Pierre. La pièce est en tournée depuis septembre dernier et connaît déjà un beau succès. Elle ira même jusqu’en Chine, en Corée et au Japon, pour la saison 2021-2022. Jean Lambert-Wild présente sa nouvelle création.
Parlez-nous de cette adaptation de Dom Juan.
C’est une adaptation qui respecte la langue de Molière. Elle est recentrée sur les enjeux de la pièce. Avant d’être un séducteur, Dom Juan est une personne qui a rendez-vous avec la mort. Il affronte avec sa raison les démons qui sont autour de lui. Avec ce spectacle, on retrouve tout le plaisir de la langue de Molière.
La scénographie met en avant les savoir-faire de Limoges.
Le décor est unique. Les escaliers en porcelaine ont été réalisés par les artisans des porcelaines de la fabrique, dans la tradition de Limoges. Une autre entreprise a réalisé des tapisseries en point numérique d’Aubusson. Il y en a près de m sur scène.
Vous avez plusieurs casquettes : metteur en scène, directeur du centre dramatique national de Limoges, comédien… Qu’est-ce qui vous plaît le plus ?
J’aime la rencontre avec le public. Il y a alors une énergie folle qui s’empare de mon corps. C’est un grand moment de bravoure avec le monologue de Dom Juan. Mais chaque moment a ses plaisirs. La représentation est un moment unique.
Vous présentez un Dom Juan atypique.
Le clown blanc que je joue incarne complètement Dom Juan. Il permet d’adopter des partis pris radicaux. Les trois musiciens qui nous accompagnent rajoutent d’ailleurs beaucoup d’humour et de légèreté. C’est une pièce tragique mais drôle. On ne s’ennuie pas.
Qu’est-ce que vous aimeriez jouer ou mettre en scène et que vous n’auriez pas déjà fait ?
Ce qui me fait envie, c’est le prochain spectacle, La chanson de Roland dans lequel on retrouve Chipie, l’ânesse du Cotentin.
C’est un spectacle en cours de représentation. Ce qui m’intéresse aussi, c’est de travailler les entrées clownesques que crée Catherine Lefeuvre. Ce sont des entrées de très haute volée avec un répertoire contemporain. Il y a une méconnaissance du clown blanc qui est presque devenu une figure de mémoire. On n’en voit plus.