Nice-Matin (Cannes)

« Happy » ou comment être plus heureux à l’école

- GAËLLE ARAMA

Être à l’écoute de ses émotions. Les accepter. Pour être. Et faire la paix. Avec soi même. Et les autres. C’est la démonstrat­ion sous forme de poignants témoignage­s, de « Happy, la méditation à l’école », documentai­re réalisé par Eric Georgeault et Hélène Walter à découvrir dès demain soir (20h) au cinéma le Studio.

Lui, Antibois, fut longtemps journalist­e reporter d’image free lance pour France 2 et Arte. Elle, de Saint-Paul-de-Vence, a exercé comme hôtesse de l’air. Il y a douze ans, le couple revient, avec leur fils, s’installer sur leur Côte d’Azur natale, à Spéracèdes. Et crée Tama Production dédiée à la réalisatio­n de films institutio­nnels pour des entreprise­s locales. Jusqu’à ce projet d’un doc pour montrer les bienfaits sur l’épanouisse­ment de la mindfullne­ss, (méditation de pleine conscience et respiratio­n profonde de quelques minutes) notamment sur les plus jeunes. Rencontre.

D’où est venu ce projet ?

Hélène Walter : J’avais une pratique personnell­e de méditation. Il y a cinq ans, je me suis formée aux États-Unis. A mon retour, j’ai proposé au directeur de l’école de Spéracèdes, des séances aux enfants. Il fallait une autorisati­on du rectorat... C’était trop nouveau. J’avais envie d’informer et de faire évoluer les mentalités.

Quels sont les bienfaits de la méditation au sein de l’école ?

C’est un état naturel d’être traversé par des émotions. En grandissan­t, on se déforme, on enfouit tout. Les accepter, c’est un moyen d’amener la paix, de réduire la violence au sein de l’école. C’est aussi important selon moi qu’apprendre à lire, écrire ou compter. Il faut d’abord se regarder à l’intérieur et tout le reste s’harmonise. L’idée est d’être amie avec ses émotions. Par exemple, d’accueillir la colère au lieu de la contenir et qu’elle finisse par exploser.

Vous avez tourné aux Etats-Unis. La méditation y est développée dans les écoles ?

Non, c’est une pratique peu utilisée. Mais qui existe en Californie. Nous avons tourné durant cinq semaines dans des écoles, lycées et en prison. Des enseignant­s militants témoignent. Au lycée, avec la pression de la réussite, le stress, les ados dorment peu, se droguent parfois. Quelques minutes de respiratio­n en pleine conscience leur permettent d’être bienveilla­nts avec eux-mêmes. C’est un « outil d’être » dans un monde qui oblige au bonheur, et à la culpabilit­é si on n’y arrive pas.

Comment est diffusé « Happy » ?

Eric Georgeault : Il a été projeté dans des festivals indépendan­ts aux Etats- Unis, en Israël, Hollande et Espagne, et vendu à des écoles américaine­s pour des projection­s. Il y a un an, Jupiter Film, spécialisé dans les docs bien-être et éducation a accepté de le distribuer en France et pays francophon­es. Depuis sa sortie nationale le  octobre, il y a une trentaine de séances-débat. L’idée est d’amener ces ressources sur le territoire. C’est déjà le cas de la Rochelle qui met en place dans ses écoles des moments de méditation. Un projet pilote. Sur la Côte, le film est aussi sorti à Nice et à Cagnes-sur-Mer.

Quels sont vos projets ?

Hélène : J’aimerais intervenir dans les écoles du secteur. Le sujet nous tient à coeur.

Eric : On attend l’autorisati­on pour suivre un cycle de mindfullne­ss avec des détenus en Californie ».

Projection­s de « Happy » au cinéma Studio à Grasse, boulevard du Jeu-de-Ballon, demain vendredi 29 novembre à 20 heures, samedi 30 à 17 heures en version originale, dimanche 1er décembre à 15 heures en version française, lundi 2 à 17h30 en VO et mardi 3 à 17h45 en VF.

 ??  ?? Hélène Walter et Eric Georgeault ont réalisé ensemble le documentai­re : une aventure humaine et profession­nelle pour le couple. (Photo Gaëlle Arama)
Hélène Walter et Eric Georgeault ont réalisé ensemble le documentai­re : une aventure humaine et profession­nelle pour le couple. (Photo Gaëlle Arama)

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