Ferait-elle perdre la tête ? Ils se battent contre la surconsommation
Selon une étude de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), les Français pensent posséder en moyenne 34 équipements électriques et électroniques alors qu’ils en ont 99. Dont 6 ne sont jamais utilisés. Ces chiffres sont tellement hallucinants qu’il sera instructif de faire le test à la maison. En n’oubliant aucun appareil ménager, gadget informatique ou accessoire de beauté.
Autre élément dans lequel on peut se reconnaître très facilement : nous changeons de téléphone tous les deux ans. Même si, dans 88 % des cas, notre portable fonctionne encore.
Enfin, une étude de l’association Que Choisir montre que nous achetons 60 % de vêtements en plus qu’il y a quinze ans, et que nous gardons chacun d’entre eux deux fois moins longtemps.
Fort de ce constat, le « Green Friday » se veut un contrepoint radical au « Black Friday ». Ses promoteurs s’inquiètent de voir les consommateurs en vouloir toujours plus depuis cinquante ans, chacun d’entre nous produisant en moyenne plus de 500 kg de déchets dans l’année, selon un chiffre du ministère de la Transition écologique et solidaire. Le progrès technologique d’un côté, l’impact environnemental de l’autre. Entre les deux, une frénésie de consommation que vient attiser le Black Friday.
« Réparer plutôt qu’acheter »
Multipliant les sources, les artisans du contrefeu évoquent un « désastre écologique et social ». Ils s’élèvent contre le modèle qui consisterait à « extraire-produire-acheter-jeter », et rappellent que, selon un rapport de l’Unesco, la fabrication d’un simple jean nécessiterait rien moins que 11 000 litres d’eau. La tragédie du Rana Plaza ne serait que «la face émergée de l’iceberg ». En 2013, l’effondrement de cette usine textile avait fait 1 127 morts et de nombreux blessés au Bangladesh. Une façon de rappeler que « la baisse effrénée des prix implique mécaniquement des conditions de travail toujours plus insoutenables ». Soutenue notamment par Emmaüs et le réseau Envie, cette initiative du « Green Friday » condamne des promotions et publicités encourageant « des achats compulsifs et non réfléchis ». Soit « une forme de consommation socialement irresponsable ». Le mouvement prône un comportement plus éthique. Qui, selon ses membres, passe par la réparation plutôt que par l’achat, ainsi que par le don et l’occasion.