Un beau voyage pictural à Valbonne
Cuba et la Guyanne coulent dans ses pinceaux. Alejandro Rodriguez Sardinas métamorphose la salle Saint-Esprit jusqu’à dimanche de 10 heures à 18 heures. Plongeon dans l’épicentre de paysages grandioses et rêvés, mais fortement inspirés par les pays où l’artiste a séjourné. Un dépaysement qui noie le visiteur dans un univers luxuriant ou la nature est force.
Exubérances des couleurs, profusion des détails et simplicité des émotions primitives. Des balcons et des porches qui s’ouvrent sur un réel et un irréel en osmose. « Je m’appuie sur mes différents voyages pour nourrir mes oeuvres, tout en laissant une grande place à l’imaginaire», explique le cubain à l’accent et au sourire chantant, qui éprouve depuis l’enfance, une attirance respectueuse pour dame nature, décuplée quand on vit sur une île.
Fenêtre sur le monde entraine celui qui entre, dans un quartier, une rue, une maison où plantes et fleurs ont conquis l’espace. Une incursion en 3D picturale, une virtualité sans casque pour un déséquilibre des sens. Intérieur et extérieur, peinture et réalité sur d’immenses panneaux, se confondent et s’explorent, dans un technique qui lui est propre. Sur un autre mur, de mangroves vert d’eau en savanes embrasées, la composition particulière des perspectives confère aux toiles un relief photographique et une légèreté aérienne. Prises de vue en hauteur, comme une vision d’oiseau desssinnée et colorée par celui qui a exposé pour la première fois à l’âge de 14 ans. « Devant un documentaire sur Goya, à sept ans et j’ai compris que peindre était un métier et un art. Une révélation pour moi qui griffonnait partout, tout le temps. »