Nice-Matin (Cannes)

L’accueil de nuit est ouvert

Chaque soir, une douzaine de lits (14 en cas de plan grand froid) sont mis à la dispositio­n d’hommes sans domicile fixe. Sous la houlette du CCAS, deux éducateurs les accueillen­t

- MARIANNE LE MONZE

Ce n’est pas le club Med. Mais c’est un toit, des lits, une cuisine et des repas à partager. Beaucoup donc pour ces hommes qui arrivent chaque soir avec très peu. L’accueil de nuit fermé pendant l’été, vient de rouvrir ses portes aux personnes sans domicile fixe. Des hommes exclusivem­ent. Une douzaine de lits (14 en cas de déclenchem­ent du plan grand froid) leur sont destinés dans cette maison où ils trouvent chaque soir de la semaine (y compris le week-end) des draps propres, une douche, un dîner et un petit-déjeuner. Mais plus encore.

Car la particular­ité dont s’enorgueill­it l’équipe de l’accueil de nuit, c’est cet accompagne­ment individual­isé. D’abord avec l’éducateur accueillan­t, puis, lors d’un rendez-vous en tête à tête, avec une assistante sociale avec laquelle il élabore un projet pour essayer de raccrocher ses wagons en itinérance à la locomotive sociale.

Une semaine renouvelab­le

Pas toujours simple tant les horizons et les profils de ces hommes en errances sont très différents. «Çavadujeun­edefoyerau vieux. Notre vétéran à 84 ans. De l’ex-chef d’entreprise à quelqu’un qui n’a jamais travaillé. Des habitués qui passent depuis 10 à 15 ans à des gens qu’on ne revoit plus jamais... Ou alors que l’on croise dans leur nouvelle vie avec boulot et appartemen­t », énumère Dominique Leboeuf, l’un des deux éducateurs avec Xavier Accoulon, qui assurent l’accueil chaque soir à partir de 17 heures (16 h30 le week-end) et jusqu’à 8 heuers le lendemain matin (9 h 30 le dimanche).

« Il y a des conditions pour rester ici. Le séjour peut aller jusqu’à une semaine renouvelab­le deux fois, en fonction du comporteme­nt bien sûr. Ce sont les assistante­s sociales qui décident. Chaque personne doit participer à la vie en communauté. Il y a des corvées : vaisselle, ménage... Et puis comme nous sommes éducateurs, nous avons aussi une approche éducative. Nous essayons de faire fonctionne­r la confiance. La relation humaine est importante » , explique Dominique Leboeuf. Quatre chambrées, des sanitaires, une infirmerie, une salle commune avec cuisine et salon, ainsi qu’un bureau d’accueil et puis une terrasse. Les lieux ont été rénovés et remis aux normes ces dernières années. Seuls des travaux d’entretien ont été entrepris cette année. L’an prochain, l’accueil sera équipé de linge anti-feu. Le soir de l’ouverture, deux hommes se sont présentés dont Ali, 50 ans, qui s’est dit impression­né par l’accueil. « Je caresse l’espoir de trouver autre chose. Un moyen de s’en sortir », a-t-il confié. L’autre pensionnai­re, plus jeune, était épuisé après une journée à chercher un abri entre Nice Antibes et Grasse. « Qu’une envie dormir ».

Au cours des six mois que dure les campagnes d’hiver, le taux de remplissag­e est en moyenne de 90 %.

Ce qui fait beaucoup de passage quand même.

Et il y a des situations qui s’améliorent comme cet ancien SDF aujourd’hui gardien d’immeuble à Grasse.

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 ??  ?? Pause lecture dans le coin salon-télévision pour Ali,  ans. Dominique Leboeuf accueille les hommes qui arrivent dans son bureau. Entretien en tête à tête pour passer les consignes sur la vie au sein de l’accueil de nuit, boulevard Fragonard. (Photos Patrice Lapoirie)
Pause lecture dans le coin salon-télévision pour Ali,  ans. Dominique Leboeuf accueille les hommes qui arrivent dans son bureau. Entretien en tête à tête pour passer les consignes sur la vie au sein de l’accueil de nuit, boulevard Fragonard. (Photos Patrice Lapoirie)
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