Vieira entre deux eaux
Soutenu par ses dirigeants, l’entraîneur niçois garde un discours positif malgré des résultats médiocres. Une position qui suscite crispation chez les supporters et interroge en interne
S’incliner à Lyon, une équipe de Ligue des champions, n’avait pas de quoi faire rougir les supporters niçois. Et pourtant le scénario de cette sixième défaite de rang à l’extérieur, toutes compétitions confondues, a renforcé l’inquiétude dans l’entourage du club. L’OL n’a jamais eu besoin d’être bon pour mener 2-0 en 28 minutes. Et le talent de Lopes lui a largement suffi pour annihiler les rares occasions dangereuses que s’est procurées le Gym, pourtant en supériorité numérique pendant près d’une heure.
« On a analysé cette défaite, bien sûr qu’on a relevé des choses négatives en interne. Les deux buts encaissés sont deux erreurs individuelles, a noté Patrick Vieira hier. Mais collectivement, il y a eu des choses positives à retenir aussi, des choses que j’ai aimées. C’est en étant honnête dans notre autocritique que l'on peut progresser. »
Des progrès difficiles à entrevoir
Après 14 journées, l’OGC Nice semble pourtant n’avoir jamais emprunté la voie du progrès. La défense a de nouveau été plombée par les erreurs individuelles le week-end dernier, le milieu a encore éprouvé de grosses difficultés dans la transition défensive et les offensifs ont beaucoup trop rarement combiné avec brio pour étouffer l’adversaire malgré plus de 60 % de possession. Dans un nouveau système (4-4-2 à la perte du ballon) et avec des recrues peu utilisées, comme Boudaoui, ou de retour de blessure, comme Nsoki et Ounas, Nice a encore montré un pâle visage après trois mois de compétition.
En colère après la victoire sur Reims (2-0), plus mesuré après le nul contre Bordeaux (1-1), le maigre public de l’Allianz semble en décalage avec le discours du coach. Et ce n’est pas la venue d’Angers demain, le troisième surprise de cet imprévisible championnat, qui le rassurera. « C’est la beauté du football, on peut tous regarder le même match et avoir des avis différents, a d’abord souri le champion du monde. Je peux comprendre la frustration des supporters depuis le début de saison. Ils ont envie de voir une équipe cohérente, solide, qui joue avec de l’intensité et se crée des occasions. On connaît nos manques. »
Une influence qui se dégrade dans le vestiaire
Ça ne se réglera pas en trois jours, mais le temps presse pour le collectif de Vieira. Pas encore largué dans la course à l’Europe (5 points de retard sur le 4e, Bordeaux), Nice pourrait commencer à regarder derrière en cas d’énième contre-performance demain (3 points d’avance sur le barragiste).
Le Gym est entre deux eaux, comme son entraîneur, qui «nese sent pas menacé » pour autant. Soutenu par ses dirigeants, et donc par INEOS, le coach avait déjà divisé son vestiaire en début de saison à cause d’un manque de qualité dans ses séances. Ses choix des dernières semaines, les mises à l’écart comme l’organisation de ses onze de départ, n’ont pas été couronnés de succès. Et quand une équipe ne gagne pas, difficile d’expliquer aux absents qu’ils ont tort...